L'opération de régularisation des immigrés illégaux porte ses fruits. Depuis le lancement de l'opération en janvier dernier, plus de 16.000 demandes de régularisation ont été déposées. Le ministre délégué auprès du ministre de l'intérieur, Charki Draiss, a indiqué vendredi à Rabat, lors de l'installation de la Commission nationale de recours pour la régularisation des migrants en situation irrégulière, que 16.123 dossiers ont été déposés et 14.510 étudiés. M. Draiss n'a pas manqué de préciser que «près de 3.000 demandes ont déjà reçu un avis favorable, soit 20% du nombre total. Les autres dossiers sont en cours d'étude au niveau des différentes préfectures et provinces». Il est à noter que 70% des demandeurs sont des hommes dont 77% sont âgés entre 20 et 40 ans alors que 14 % sont âgés de plus de 40 ans et 8 % ont moins de 20 ans. Quant au niveau d'enseignement, la majorité de ces demandeurs est peu instruite. En effet, 42 % ont abandonné l'école après le primaire. Ils ne sont que 21 % à disposer d'un diplôme de l'enseignement supérieur alors que les autres n'ont aucun niveau. Présidée par le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), la commission nationale est composée des ministères chargé des MRE, de l'intérieur, des affaires étrangères et de la coopération, de l'emploi et des affaires sociales, de la délégation interministérielle aux droits de l'Homme (DIDH) et de représentants de la société civile. Celle-ci se réunira périodiquement et devrait se pencher en premier sur les femmes ayant déposé une demande. Selon un communiqué conjoint entre le CNDH et le ministère chargé des MRE, cette commission nationale a pour mission de revoir, sur la base de critères conformes à la Constitution et au droit international des droits de l'Homme ou des critères humanitaires, les dossiers soumis aux commissions provinciales de régularisation. A l'issue de la cérémonie d'installation de cette nouvelle commission, une série de conventions a été signée entre le ministère chargé des MRE et d'autres départements gouvernementaux (éducation nationale, ministère de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, ministère de la jeunesse et des sports) et l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT). Le ministère chargé des MRE a également signé 12 conventions avec des associations œuvrant dans le domaine de l'immigration. Ces différentes conventions ont pour objectif de concourir à la politique d'insertion des migrants régularisés et des demandeurs d'asile reconnus comme réfugiés.