«L'offre du système éducatif au Maroc n'est pas adaptée aux besoins du marché de travail». Ce constat poignant est à Grace Lang, spécialiste en éducation chez l'USAID, lors de la présentation, jeudi à Rabat, des résultats d'une étude sur l'enseignement de la lecture au niveau primaire. Une prospection initiée par l'agence américaine en étroite collaboration avec le ministère de l'éducation nationale et de la formation professionnelle. En effet, la lecture dès les premières années de l'enseignement est l'une des bases permettant à l'élève de développer ses connaissances et son niveau, que ce soit dans la vie scolaire ou professionnelle. De surcroît, la maîtrise de la lecture par les élèves facilite l'enseignement. «On ne peut pas enseigner les élèves s'ils ne savent pas lire», martèle Rachid Belmokhtar, ministre de tutelle. D'où l'intérêt de l'enseignement préscolaire. Le représentant de l'ambassadeur des Etats-Unis au Maroc a abondé dans le même sens. «La lecture est la clé de l'apprentissage», a-t-il précisé. D'ailleurs, la maîtrise de la lecture, outre son apprentissage, permet à l'élève d'apprendre de nouveaux concepts. Et c'est le pourquoi de l'étude dont l'objectif est, selon Pierre Varly, représentant du bureau d'études Research Triangle Institute qui a contribué à l'étude, de «créer des connaissances consacrées aux méthodes d'apprentissage de lecture via l'analyse des programmes et des manuels». Les résultats de cette étude permettront, comme l'a souligné le représentant de l'ambassadeur des Etats-Unis, d'orienter les stratégies relatives à l'enseignement pour en améliorer le rendement. «Cette étude est réalisée pour que le système soit efficace», a-t-il enchaîné. Ceci étant, l'étude, menée au niveau de l'AREF de Rabat et Marrakech, comprend trois volets. Le 1er porte sur l'analyse du curriculum et des livres scolaires. L'analyse de ce volet a révélé le besoin d'améliorer la qualité pédagogique ainsi que la présentation des manuels scolaires au niveau de l'école primaire. De plus, une analyse matérielle de la production et de l'édition des manuels scolaires a révélé une qualité visuelle peu élevée. Le 2ème volet est relatif à l'analyse du système de formation initiale des enseignants. De nombreux facteurs limitent, dans ce sens, l'efficacité de la préparation initiale des professeurs à bien enseigner la lecture en arabe dans les premières années du primaire. Quant au 3ème volet, il est consacré à l'analyse des perceptions et pratiques des enseignants. Dans ce cadre, une enquête quantitative a été réalisée auprès de 178 enseignants dans 75 écoles; la partie qualitative s'est basée sur des focus-groupes et des entretiens approfondis avec 46 enseignants, 23 élèves, 15 parents et 15 APTE dans huit autres écoles. Il ressort de l'analyse de ce volet que les enseignants ont une vision optimiste de leurs capacités à enseigner les compétences de la lecture en arabe. De par les résultats de cette analyse, les recommandations issues des deux autres volets pourront être mises en rapport avec la réalité des enseignants en classe et des interventions pourront ainsi être mises en œuvre avec une meilleure chance de réussite. Pour information, l'étude sera finalisée au mois de septembre pour être adoptée lors de l'élaboration des prochains curriculums scolaires.