Les premières rencontres internationales de la poésie auront lieu du 31 mars au 4 avril à Marrakech. Une manifestation qui regroupe une trentaine de poètes venus de langues et d'horizons différents et qui sera consacrée à réfléchir et rêver le monde. La poésie est à l'honneur à la ville ocre. Organisées par l'Institut français de Marrakech, en collaboration avec la Maison de la poésie du Maroc et des acteurs culturels locaux, les Rencontres internationales de poésie de Marrakech auront lieu du 31 mars au 4 avril. Ayant pour thème, « Des poètes pensent et rêvent le monde », cette manifestation s'inscrit dans le cadre de l'universalité de la poésie. Mais aussi dans le terreau d'une ville marquée par le sceau de l'oralité et du multiculturalisme. Une cité dans les principales artères et sites historiques vibreront aux rythmes d'une événement qui fête un art de plus en plus en manque d'audience. Pendant trois jours donc, du palais de la Bahia aux jardins de la Koutoubia, du marché de Guéliz aux jardins Majorelle, au cœur des riads de la médina et à Dar Moulay Ali, les voix toujours vivantes du prince-poète andalou du XI siècle, Al Mou'Tamid, et de René Char, seront de nouveaux entendues. Des voix auxquelles s'ajoutent bien d'autres, encore présentes. Il s'agit notamment d'Adonis, un des plus grands poètes arabes contemporains, auteur d'une œuvre intense traversée par un courant mystique la reliant aux poètes visionnaires de la littérature ancienne. Novateur à la pensée lucide, dont la langue a ouvert la voie à la poésie moderne, Adonis ne sera pas le seul à être de cette fête puisque Abdellatif Laâbi, Mohamed Loakira, James Sacré, Jean Clarence Lambert, Venus Khoury Ghata, et tant d'autres poètes venus de langues et d'horizons différents seront également de la partie. Des noms qui, parmi une trentaine d'autres poètes, élèveront la voix du rêve, da la quête d'un monde meilleur, de la résistance mêlée de questionnements quant à la situation du monde d'aujourd'hui. Parallèlement à la poésie, cette manifestation donnera également lieu, le mercredi 31 au vernissage de l'exposition de Mohamed Abouelouakar, « Carnet de cendre ». Une exposition qui pose le problème de la redécouverte de l'écrit, à une époque où le règne de l'audiovisuel fait oublier le rôle, du signe et du livre dans la transmission du savoir et des idées, organisée en l'honneur d'un fils de Marrakech, où il a grandi. « C'est aussi un acte de reconnaissance de la place que les artistes jouent dans la vie d'un pays, par leur engagement dans leur œuvre et dans leur vie », peut-on lire dans un communiqué. Les lectures seront à cet égard, et tout au long du déroulement de cet événément, accompagnées par les plasticiens et les musiciens qui participent intimement à cette aventure : concerts, expositions d'œuvres et de livres d'artistes. Le public est également invité à venir rencontrer les éditeurs, les libraires et les poètes au Marché de la poésie qui se tiendra tous les jours à l'Institut français de Marrakech.