A l'occasion de la session annuelle de la Commission des droits de l'Homme, plusieurs militants et associations marocaines installés au Sahara vont lancer une vaste opération de dénonciation des crimes commis par le polisario. La soixantième session de la Commission des droits de l'Homme qui se tient actuellement à Genève (du 15 mars au 23 avril 2004) est caractérisée par un programme extrêmement riche. En effet, plusieurs aspects concernant la promotion et les violations des droits humains seront traités pendant six semaines par l'ensemble de la communauté internationale. C'est justement l'occasion, pour le Maroc, d'attirer l'attention de cette communauté internationale sur les violations des droits de centaines de Marocains, détenus dans des camps à Tindouf, au sud de l'Algérie. Car cette commission offre aux Etats et aux associations une tribune où exprimer leurs préoccupations dans le domaine des droits de l'Homme. Après la visite du ministre des Droits de l'Homme, Mohamed Aujjar, c'est au tour des associations et des acteurs de la société civile de passer à l'action et de faire le déplacement à Genève. En fait, le rôle de ces derniers est beaucoup plus important que celui des instances gouvernementales. Et pour cause, les associations marocaines qui se rendent à Genève sont composées de Sahraouis, anciens hauts responsables dans les rangs du polisario ayant rallié la mère-patrie. La délégation associative compte également parmi ses membres des déportés et des victimes des exactions algéro-polisariennes. "Nous avons l'intention de sensibiliser les ONGs internationales sur le véritable visage du polisario, celui de machine à tuer", affirme Dahi Aguai, président de l'Association des victimes des violations de droits de l'Homme au polisario (ASVIPO). Aguai se rendra dès le 27 mars à Genève. "C'est à partir des derniers jours du mois de mars que les associations rentrent en action", précise Aguai. D'autres acteurs associatifs vont également participer à cette opération de sensibilisation à l'International. C'est le cas de l'association PASVERTI, dont le président, El Houcine Baida est déjà à Genève. La délégation des ONGs marocaines est également composée de Mustapha Bouh Barazani et Bouchaâb Yahdih. Deux personnalités qui ont vécu le polisario de l'intérieur puisqu'ils étaient, respectivement, ex-membre du bureau politique du polisario, et ex-représentant du polisario à Paris. La délégation marocaine compte, parmi ses membres, deux femmes. Keltoum Khayati, ralliée, ex-responsable de l'Association des femmes du polisario et Saâdani Maoulainine, sociologue, ex-déportée à Cuba. En plus de l'ASVIPO et de PASVERTI, cette importante délégation marocaine est composée de plusieurs associations œuvrant pour la marocanité du Sahara, notamment, Al-Massira et l'Avenir, ARRAI, l'ADESETI et Al Amal. Ce n'est pas la première fois que des représentants de la société civile sahraouie vont effectuer un déplacement de genre. Ce sont ces associations qui sont à l'origine du rapport de la Fondation France-Libertés, jadis, un défenseur acharné du polisario. En marge des travaux de la 59ème session de la commission des droits de l'homme, qui s'est tenue en 2003, des militants marocains, tous originaires du Sahara, ont rencontré des responsables de la Fondation et lui ont expliqué la réalité du polisario. Une rencontre qui a donné ses fruits, puisque trois mois plus tard, le rapport de la Fondation sort et porte un sacré coup à la propagande polisarienne. Pour Aguai, "toutes les associations se sont concertées avant de se diriger vers Genève. Ce travail de groupe garantira plus d'efficacité". Aguai a ajouté que leur action de sensibilisation et d'information s'articulera autour de deux axes. D'une part, expliquer que le polisario est responsable de 800 assassinats et disparitions de Marocains originaires du Sahara. Et d'autre part, diffuser une liste de 32 criminels de guerre polisariens. Parmi lesquels figurent Mohamed Abdelaziz, Brahim Ghali (représentant à Madrid), Khandoud (représentant en Italie) et Oueld Ba Ali (représentant en Suède). Grâce aux témoignages des militants associatifs marocains, la commission est en droit de réaliser une enquête sur le terrain pour mettre toute la lumière sur les exactions commises par les responsables du polisario, avec la bénédiction des services secrets et l'armée en Algérie.