Les spots publicitaires du Loto vont disparaître des écrans de la télévision dès cette semaine. L'annonce a été faite par le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, lors des travaux de l'enseignement, de la culture et de la communication relevant de la Chambre des représentants. C'est une décision prise dans le cadre des résolutions du cahier des charges relatif aux médias. Aucune des chaînes publiques n'aura donc plus le droit de passer un spot publicitaire pour les jeux de hasard. Si la suspension de ces spots représente indéniablement un manque à gagner pour les chaînes publiques, le ministère de tutelle leur a déjà promis une compensation. «Les chaînes concernées bénéficieront d'une plage de deux minutes supplémentaire pour contrer les effets possibles de l'arrêt de diffusion des spots précités», a souligné le ministre. La suspension de la pub pour le Loto à la télévision publique ne fut pas la seule annonce. En effet, il semble que le ministère de la communication projette de pousser à la création d'un Observatoire national de la publicité. Dans ce sens, El Khalfi a proposé aux professionnels du secteur le soutien de son département dans l'objectif de créer l'observatoire en question. L'instance sera, en outre, chargée du suivi des pratiques publicitaires, de la régulation de la profession et de contrôle du respect des dispositions de la Constitution, de la loi et de l'éthique de la profession. Mais ce n'est pas tout. Pour le ministre, il s'agit de «mettre en place le cadre adapté pour une pratique professionnelle saine garantissant l'égalité, la concurrence loyale et la créativité, tout en veillant au respect de l'éthique professionnelle et des droits des consommateurs». Il faut dire que les enjeux sont énormes. Le marché publicitaire national a été estimé l'année dernière à pas moins de 5,6 milliards de dirhams, ce qui en fait le marché publicitaire numéro un au niveau de l'Afrique du Nord. Sans grande surprise, ce sont les trois opérateurs nationaux de télécommunication qui ont investi le plus dans le domaine publicitaire. Les différents médias ont connu cependant des fortunes diverses. D'une manière générale, la part de marché des différents médias a suivi une trajectoire baissière l'année dernière par rapport à 2012. C'est la presse écrite qui enregistre le recul le plus important en faveur d'autres médias concurrents. Les radios font tout de même l'exception puisque leur part a connu une hausse de 7%. Mais la star montante est inéluctablement la Toile. El Khalfi a fait savoir que le recours à la publicité sur Internet a connu, au cours des dernières années, un développement remarquable qui se chiffre à près de 40 millions de dirhams. A noter enfin que la problématique actuelle du secteur concerne plutôt la fragmentation du système juridique. Le ministre a rappelé l'existence d'une vingtaine de textes règlementant le secteur. L'un de ces textes date même des années trente du siècle dernier. Le département de la communication compte ainsi aller vers une unification du système juridique. Presse : La dégringolade «L'attribution de la publicité à la presse nationale souffre de grandes disparités de répartition». Le constat émane du ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi. Ce dernier, qui s'exprimait dans le cadre des travaux de la commission parlementaire permanente chargée de l'enseignement, de la culture et de la communication, a plaidé pour une approche globale et un processus participatif pour résoudre les problèmes auxquels le secteur est confronté afin d'assurer la transparence, la concurrence loyale et l'égalité des chances. El Khalfi s'est également dit convaincu que la mise en place d'un système économique transparent et sain, y compris dans le secteur de la publicité, est un préambule à la promotion de la liberté de la presse au Maroc. Il faut dire que la presse voit d'année en année, ses recettes publicitaires reculer. Si des médias comme la télévision ou encore la radio ont des recettes publicitaires quasi stables durant les trois dernières années, la réalité est tout autre pour la presse. celle-ci a pu capter 32% des investissements publicitaires en 2011. Mais ce taux a baissé en 2012 pour se situer à 29%. ce trend baissier s'est poursuivi encore en 2013 avec un taux de 25%. Le secteur des télécoms mène la danse En 2013, les opérateurs télécoms au Maroc ont été les plus grands annonceurs dans le marché publicitaire national. Le secteur arrive en tête avec un investissement de l'ordre 1,2 milliard de dirhams. Loin derrière, ce sont les entreprises de l'agroalimentaire qui occupent la deuxième position avec un investissement estimé par le ministère de la communication à plus de 453 millions de dirhams. La troisième place est revenue au secteur des transports avec un peu plus de 422 millions de dirhams d'investissements. Par entreprise, ce sont bien évidemment les trois opérateurs télécoms nationaux qui constituent le trio de tête. Maroc Telecom, Méditel et Inwi sont arrivés respectivement à la première, deuxième et troisième places dans le classement. A noter que le marché publicitaire au Maroc est considéré comme étant le plus grand en Afrique du Nord. Selon le ministère de la communication, le secteur a connu en 2010 des investissements de l'ordre de 720 millions de dollars US. Durant la même période, les marchés publicitaires en Algérie et en Tunisie ont enregistré respectivement des investissements estimés à 325 et 180 millions de dollars américains.