Pour ce natif de Marrakech, peindre est une affaire sérieuse. Abderrahim Iqbi, licencié en langue et littérature française, a profité de ses goûts littéraires, de ses critiques d'arts et de sa passion pour le cinéma et le scénario pour mettre en relief des travaux picturaux où l'on retrouve un goût prononcé pour la catastrophe, le drame, la tragédie, dans son sens à la fois théâtral et grec. C'est simple, cet univers donné à voir dans cette exposition à la galerie Matisse de Marrakech, ne ressemble a- à aucun autre dans les annales des Arts plastiques marocains. Certains y verraient quelques rappels de Drissi et de ses paysages humains touchés par le mal-être, mais chez Iqbi le souci est différent. Il ne s'agit pas uniquement de disloquer des silhouettes pour copier l'idée d'un grand peintre marocain. Non, Iqbi puise en lui-même de quoi nourrir ses travaux. On sent un réel questionnement sur le sens de la vie, celle vécue par le peintre. On touche le pourquoi de cette absurdité de l'être perdu entre ce qu'il est et ce qu'il aurait pu être ou alors ce qu'il a toujours voulu atteindre sans jamais y parvenir