C'est une plasticienne multidimensionnelle. Peintre, photographe, sculptrice… elle est aussi poète à ses heures. Ses travaux ne ressemblent à rien d'autre de ce qui se fait sur la scène nationale en termes d'Arts Plastiques. Une approche très différente, nourrie d'influences diverses, avec toujours cette rigueur dans la recherche, ce sens des détails, une exigence de soi, dans le rendu et face à l'inachevé. Chez Amina Benbouchta, la peinture est un mode de vie. Elle en vit, elle s'en nourrit, elle la dote de son vécu, de ses rêves, de ses espoirs, ses angoisses, ses attentes, tout le non-dit qui fait que certains artistes marquent leurs époques tandis que d'autres passent sans laisser d'impact. A coup sûr, l'une des expressions picturale les plus profondes de ces quinze dernières années, le travail d'Amina Benbouchta, n'est ni dans les modes, ni dans l'air du temps, encore moins dans le rapport que crée l'art avec le public. Elle mène son bout de chemin, presque en retrait, dans un cheminement presque ascétique, sans pathos aucun, mais avec ce qu'il faut de force, d'attention, de labeur, de réflexion et de remise en question pour se retrouver, se connaître un peu plus, améliorer l'être en soi, et par delà le monde où l'on évolue. Il ne s'agit que de cela pour les vrais artistes : devenir meilleur, en soi, pour soi, pour donner la beauté aux autres. Ceci Amina Benbouchta le donne à voir dans ces choix de coloris, dans ses formes épiphaniques qui habitent sans apesanteur un espace pictural à la lisière de la pureté. Matisse Art Gallery de Marrakech, du 9 au 30 mai 2014.