Le principal rival du président sortant Abdelaziz Bouteflika à l'élection présidentielle algérienne, Ali Benflis, a affirmé que la fraude a déjà commencé avant même cette échéance. "Si l'élection se passe normalement, j'accepterai le verdict du peuple, mais la fraude a déjà commencé", a-t-il indiqué dans un entretien au journal français "Le Monde" daté de mercredi, notant qu'il est impossible que le président candidat réunisse quatre millions de signatures de citoyens en quarante-huit heures. "C'est impossible. On a pris les listes d'état civil des communes et on s'est mis à les reproduire à l'insu des intéressés. Si cela se trouve, il se pourrait même que j'y figure ! Des élèves sont revenus chez eux avec des formulaires d'inscription. On a même instrumentalisé l'école", s'est insurgé le malheureux candidat de l'élection présidentielle algérienne de 2004. M. Ali Benflis a rappelé avoir déposé son dossier de candidature au Conseil constitutionnel, en produisant les deux conditions requises, bien qu'une seule soit nécessaire: la signature de 600 élus et de 60.000 citoyens. Après avoir affirmé que les vents dominants lui donnent le statut de favori, l'ancien Premier ministre algérien a indiqué qu'il ne reconnaîtrait pas ces élections si la fraude gagne. "Il y a une jeunesse décidée à vivre dans une démocratie, une nouvelle Algérie. Je suis un homme politique, un pacifiste. Mais je ne peux pas dire à tous mes soutiens d'accepter la fraude. Ce sera au pouvoir de les convaincre".