Tout en jetant le doute sur la transparence du prochain scrutin présidentiel algérien, le candidat Ali Benflis, principal rival du président Abdelaziz Bouteflika pour l'élection du 8 avril prochain, s'est déclaré, vendredi, favorable à une solution au conflit du Sahara entre le Maroc et l'Algérie. Le candidat Ali Benflis, principal rival du président algérien Abdelaziz Bouteflika pour l'élection du 8 avril prochain, jette un pavé dans la mare. Depuis Bruxelles, où il mène sa campagne auprès de la communauté algérienne en Belgique, il a fait à la presse des déclarations relatives aux relations entre l'Algérie et le Maroc. Ali Benflis a appelé à l'union économique du Maghreb. Cette union permettrait, selon l'intéressé, “de faciliter le dialogue dans les autres domaines“, y compris en matière de politique: “surtout avec le Maroc en ce qui concerne le Sahara“. En clair, le patron du Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique) se prononce frontalement pour la résolution du sujet qui entrave la normalisation des rapports entre le Maroc et l'Algérie. Et partant, la construction du Maghreb. Le candidat à l'élection présidentielle a ajouté une phrase en apparence neutre, mais lourde de sens. Il a affirmé être favorable à “une entente entre les deux pays (ndlr Maroc et Algérie) et à une solution, dans le cadre des résolutions onusiennes“. Solution entre les deux pays, signifie la marginalisation d'une tierce partie, tenue pour un acteur principal, dans la résolution du problème du Sahara, par l'actuel gouvernement du président Bouteflika : le polisario. Ali Benflis, ancien chef du gouvernement et homme de confiance de M. Bouteflika, connaît très bien son sujet. Il sait que son ancien patron se réfugie derrière un mirage. Il sait que les campements du polisario sont dressés sur le sol algérien. Une solution au problème ne peut, par conséquent, se régler qu'entre les deux Etats souverains. Les déclarations de bonnes intentions d'Ali Benflis à l'adresse du Maroc risquent toutefois de demeurer lettres mortes. En même temps qu'il faisait sa campagne, Ali Benflis a jeté le doute sur la transparence des prochaines élections. “Une grande suspicion de fraude et de manipulation plane sur cette échéance électorale du fait des agissements contraires à l'éthique et à la loyauté de la compétition politique du candidat-président“ (M. Abdelaziz Bouteflika, ndlr), a expliqué Ali Benflis. Ce dernier a accusé son ancien patron d'“user des pouvoirs et des moyens que lui confère sa fonction pour conditionner l'électorat, instrumentaliser l'administration et les moyens publics d'information (...) à des fins propagandistes“. L'armée algérienne avait joué un rôle décisif dans l'élection présidentielle du 15 avril 1999 qui avait porté à la tête de l'Etat l'actuel président Abdelaziz Bouteflika. Cette armée a annoncé en janvier qu'elle ne soutiendrait aucun postulant à la magistrature suprême. M. Benflis a déclaré qu'il ne pouvait que “saluer et applaudir“ cette prise de position. Il ne reste qu'à espérer pour lui et pour les bonnes intentions qu'il a formulées à l'égard de notre pays que l'armée algérienne respectera ses engagements.