Comment baisser le taux de chômage? C'est le principal souci du gouvernement. Un souci exprimé par Abdeslam Seddiki, ministre de l'emploi et des affaires sociales, qui a indiqué que le gouvernement se lance le défi de réduire le taux de chômage à 8% à l'horizon 2016 contre environ 9,3% actuellement alors qu'il était de 12% en 2012. A priori, cet engagement semble déjà périlleux puisque le taux de chômage a quand même stagné au niveau des 9% pendant une bonne période ! Le ministre a également précisé qu'il ressort d'une étude récemment menée afin d'anticiper les besoins du marché, que certains secteurs créeront, dans les années à venir, 100 000 postes d'emploi. Il a aussi saisi cette occasion pour annoncer la création, au cours de l'année prochaine, de l'Observatoire national de l'emploi que son département abritera. Un établissement qui sera chargé d'élaborer une vision appropriée au secteur et adapter la formation dispensée dans les universités au marché de l'emploi. A propos de l'ANAPEC, M. Seddiki, qui a préféré improviser à l'issue de son allocution, a révélé que son ministère projette de faire de cette agence une destination de tout Marocain à la recherche d'un emploi. Selon lui, l'agence ne reçoit que les 20% titulaires du baccalauréat au moment où les 80%, qui ne disposent pas de ce diplôme, sont livrés à leur sort. Et dans l'ensemble, ce sont 180 000 étudiants qui sont annuellement à la recherche d'emploi. A son tour, Soumiya Benkhaldoun, qui était de la partie, a annoncé qu'une agence nationale destinée à l'évaluation de l'enseignement supérieur verra bientôt le jour. Pour le moment, le projet de loi consacré à sa création est, selon la ministre déléguée auprès du ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, soumis à la Chambre des représentants. Par ailleurs, les responsables veulent miser encore plus sur les TIC qui font désormais partie intégrante de la vie estudiantine. L'ANAPEC a donc décidé d'opter, cette année, pour «des prestations d'emploi en ligne au service des jeunes» comme thème de la semaine emploi qui se tient du 10 au 15 mars de par le Royaume. «La diversification des canaux de délivrance des services et des prestations à distance constitue un axe majeur de la stratégie de l'ANAPEC à l'horizon 2016», a révélé Hafid Kamal, directeur général de l'agence, lors du lancement, lundi, de l'événement à Rabat. Le but étant d'adapter la formation dispensée dans les universités aux besoins du marché. D'où l'organisation d'ateliers au profit des étudiants des 400 universités à peu près qui abriteront les stands de l'ANAPEC au cours de cette semaine. Un événement marqué par l'inauguration d'un espace emploi au sein du centre d'accueil, d'information, d'orientation et de suivi à l'Université Mohammed V – Souissi Rabat présidée par Redouane Mrabet. «Cet espace assurera l'encadrement des étudiants en les assistant dans l'élaboration de leur projet professionnel et en les préparant au marché de l'emploi», a indiqué le président de l'université qui a rappelé que le hub universitaire qu'il chapeaute organisera les 29 et 30 avril le 4ème forum de l'emploi. Nouvelle stratégie Le gouvernement s'apprête à officialiser sa nouvelle stratégie après l'entrée du RNI à la majorité gouvernementale il y a quelques mois. Ce sont les mesures prévues dans les domaines sociaux qui attirent plus l'attention et animent le débat depuis les premières fuites dans la presse. En charge du portefeuille ministériel de l'emploi et des affaires sociales, c'est le PPS (Parti du progrès et du socialisme) qui a confectionné les mesures à caractère social. C'est donc une nouvelle stratégie pour l'emploi qui devra être lancée par le gouvernement Benkirane II. L'objectif affiché est de réduire le taux de chômage à 7% contre 9% actuellement, et ce d'ici 2016. Il sera également question de créer pas moins de 250 000 postes de travail chaque année jusqu'en 2016. Par ailleurs, l'Exécutif affiche l'objectif d'étendre la couverture sociale et sanitaire. A la place des 35% de couverture actuellement parmi les populations actives, les responsables disent vouloir atteindre un taux de 55% ou même 60%. Le gouvernement compte ainsi intégrer plusieurs catégories socioprofesionnelles, notamment les artisans, les professions libérales, les étudiants, les professionnels du secteur des transports avec des prérogatives plus larges et plus renforcées pour la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale). A noter enfin que le chef de gouvernement doit officialiser ces mesures devant les membres des deux Chambres parlementaires dans les prochaines semaines. Insertion L'Anapec annonce avoir triplé le nombre des insertions des demandeurs d'emploi depuis 2004 avec une évolution annuelle moyenne de 10%. En 2013, les profils insérés sont estimés à 56 716 personnes, en hausse par rapport à 2012 où le nombre des demandeurs insérés n'avait pas dépassé 55 399. Pour améliorer son rendement, l'agence de la promotion de l'emploi mise sur la diversification des canaux de délivrance des services et des prestations à distance dans le cadre de la stratégie de l'Anapec à l'horizon 2016. Les responsables disent que le nouveau portail dédié à l'e-intermédiation a été amélioré pour offrir une panoplie de services en ligne aussi bien pour les chercheurs d'emploi que pour les employeurs. Le portail diffuse, selon l'agence, 100 000 offres d'emploi par an. Par ailleurs, l'audiovisuel sera également l'un des canaux de la prestation à distance sur lequel l'Anapec parie pour élargir d'avantage son champ d'action, et toucher de plus en plus de chercheurs d'emploi. Pour rappel, l'Anapec a lancé une émission de télé-réalité en emploi «Kan KankalabAalaKhadma», et une série de films pédagogiques destinés aux chercheurs d'emploi, aux employeurs et aux porteurs de projets, et qui couvrent plusieurs thématiques relatives à la recherche d'emploi, au recrutement et à l'entrepreneuriat.