Le ministre de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire a invité en termes pressants les participants à la rencontre chargée de préparer la 5ème réunion de la commission interministérielle permanente dédiée à la régionalisation et à l'aménagement du territoire, à redoubler d'efforts pour élaborer le plus grand nombre de programmes «afin de ne pas être pris de court par la promulgation de la loi organique sur la régionalisation avancée». Mohand Laenser a lancé cet appel en ouvrant les travaux de cette réunion préliminaire qui s'est tenue mercredi à Rabat en présence de secrétaires généraux de ministères, de walis et de présidents de régions. Le ministre qui a annoncé que le texte allait «voir le jour dans les prochaines semaines» a pressé ses interlocuteurs de se tenir prêts tant il est établi que l'aménagement du territoire et la régionalisation avancée sont indissolublement et organiquement liés. La régionalisation est le cadre cardinal du développement régional dont l'aménagement du territoire est l'un des outils majeurs, a-t-il affirmé. Le ministre qui a rappelé que le Maroc s'est irrévocablement engagé sur la voie de la gouvernance territoriale dans le cadre de la décentralisation alliée à la déconcentration, a en outre appelé à la concertation avant, pendant et après la mise en œuvre des projets. Si la bonne gouvernance appelle à elle la planification et donc la priorisation de la réalisation des projets et des lieux de leur implantation, elle ne peut être que souple, la planification rigide ayant montré ses limites. Le ministre, qui a jugé que les plans que la commission interministérielle est appelée à élaborer ne peuvent être que des orientations de développement, a par ailleurs considéré que la région doit être un espace d'investissement national et international et une aire de coopération politique. Il a laissé entendre que tel est le modèle de développement retenu dans les contrats-programmes qui lient le gouvernement à quatre des seize régions qui ont fini leurs programmes de développement. Ces Programmes d'action régionaux intégrés (PARI) concernent Tadla-Azilal, Meknès-Tafilalet, Guelmim-Smara et Oued Eddahab-Lagouira. ls sont élaborés sur la base du Schéma régional d'aménagement du territoire (SRAT), lequel en étant un «document stratégique, désormais constitutionnel en vertu de l'article 143, est l'outil de l'élaboration de la stratégie de développement régional». Qualifié d'élément essentiel de profilage de l'avenir par les participants à la réunion préparatoire, il est devenu d'autant plus incontournable, ont-ils estimé, que du fait du projet de la régionalisation avancée, la région est devenue le cadre privilégié non seulement de la déconcentration et de la décentralisation, mais encore du partenariat entre l'Etat et les collectivités locales. De source proche de la réunion, on précise que les quatre PARI examinés «du point de vue tant technique que financier» par la réunion concernent un total de quinze provinces et une population de quelque six millions d'habitants. Ils portent sur un ensemble de 200 projets dont la réalisation a mobilisé une enveloppe budgétaire d'une quarantaine de milliards de dirhams sur une moyenne de trois ans. La Commission interministérielle permanente de l'aménagement du territoire (CIPAT) a été créée à la suite des recommandations de la première réunion du Conseil supérieur de l'aménagement du territoire tenue sous la présidence de SM Mohammed VI en 2004. Elle a pour attribution de mettre en œuvre la politique du gouvernement en matière d'aménagement du territoire et de mettre en place des outils de suivi et d'évaluation des orientations retenues, «et ce en termes juridique, organisationnel et procédural».