L'Observatoire régional de l'environnement et de développement durable (OREDD) a tenu récemment une réunion avec les représentants de la société civile à Kénitra pour les informer des derniers développements du problème de la mystérieuse poussière noire qui préoccupe la population de la ville depuis plus de deux ans, et des mesures prises pour lutter contre la dégradation de la qualité de l'air, en attendant le rapport d'un laboratoire spécialisé pour déterminer l'origine de la poussière. Cette réunion, tenue à la demande du wali de la région du Gharb-Chrarda-Bni-Hssen, gouverneur de la province de Kénitra, Zineb El Adaoui, a-t-on appris jeudi auprès de l'observatoire, a permis d'engager un débat sur les démarches à suivre notamment l'intérêt d'avoir une appréciation qualitative et quantitative de la qualité de l'air de la ville de Kenitra, appuyée par des mesures fiables des différents polluants atmosphériques (SO2, NOx, PES..), la nécessité de communiquer régulièrement avec la société civile sur ce sujet et sur tous les sujets préoccupant les citoyens de la ville et l'associer dans la lutte contre les différentes nuisances environnementales, et d'inciter toutes les unités industrielles locales à procéder à une mise à niveau environnementale de leurs installations. A cette occasion, le chef du service environnement de la wilaya, M. Mohammadi a présenté lors de cette réunion les mesures prises par Mme le wali pour mettre fin à ce problème, notamment en demandant aux services concernés d'oeuvrer à l'éradication de tous les points d'incinération anarchique des pneus usagers et la poursuite judiciaire de tous les responsables de ces actes illégaux, et en sollicitant du laboratoire de la gendarmerie royale de procéder aux analyses nécessaires pour déterminer l'origine de cette poussière noire. Mme El Adaoui a également demandé au service concerné de remettre en état de fonctionnement la station de mesure de la qualité de l'air de la ville, de mettre en place un comité de surveillance de la qualité de l'air conformément à la loi sur l'air, et a sollicité du département chargé de l'Environnement de mettre à la disposition de la ville de Kenitra un laboratoire mobile, supervisé par le Laboratoire National de l'Environnement, pour mesurer la qualité de l'air de la ville. Une réunion, a-t-on ajouté de même source, est prévue dans un délai de 15 jours pour présenter les résultats des différentes mesures prises pour lutter contre ce problème de poussière noire. Cette poussière noire, dont l'origine demeure encore inconnue, rappelle-t-on, suscite une grande inquiétude chez les habitants de la ville malgré plusieurs tentatives d'une commission technique mixte pour localiser la source incriminée. Les habitants ont, dernièrement, manifesté leur colère en portant des masques respiratoires pour inciter les responsables locaux à trouver rapidement une solution au problème. La commission comprenant des représentants de tous les services concernés, a été mise en place en mars 2012. Depuis lors, elle s'était déplacée dans plusieurs endroits de la ville pour déterminer la source de la pollution, mais sans aboutir aux objectifs escomptés. Elle avait visité plusieurs unités industrielles susceptibles d'être à l'origine de cette pollution et prospecté plusieurs points d'incinération informelle des pneus usagés. Elle vient de remettre un échantillon de cette poussière noire à un laboratoire de la gendarmerie royale pour effectuer les analyses nécessaire et déterminer la source de pollution.