De la citadine bon marché à la sportive toutes catégories, il n'y a eu qu'un pas pour la Renault 5. Cette petite citadine aux formes rondouillardes et au cœur vaillant a su concilier tous les inconciliables. Pour les plus jeunes, la Renault 5 n'évoque pas grand-chose. Pour les plus âgés, elle rappelle de nombreux souvenirs forcément liés aux années 70-80. Mais pour toute une génération, c'est la voiture que possédait l'oncle ou la cousine, celle où l'on a appris à conduire, celle où l'on est allé en vacances avec toute la famille. Que de souvenirs évoque cette petite titine à laquelle il est difficile de ne pas être nostalgique. «R5» pour les intimes ! En 1968, le PDG de Renault de l'époque, Louis Dreyfus, ayant accepté le projet «122», la future Renault 5 prend forme. 1971 : le design de la future citadine se concrétise. Son style affiche une silhouette à la fois simple et moderne, avec pour ambition de plaire au plus grand nombre d'automobilistes. Pari tenu puisqu'elle se vendra à plus de 2,5 millions d'exemplaires dans le monde. A l'époque de son lancement, la Renault 5 avait rencontré un succès immédiat, dépassant même toutes les espérances. Les usines n'arrivaient plus à adapter leur production aux carnets de commandes. La Renault 5 connaît également une carrière à l'étranger. Les R5 vendues en dehors de l'Hexagone représentent plus de la moitié de la production. Pour le marché nord-américain, la Renault 5 devient la Renault Le Car. Petite et ronde La Renault 5 dévoile une silhouette tout en rondeur. Un sentiment accentué par la suppression des poignées de portes intégrées à la carrosserie et des pare-chocs en polyester (une première) eux aussi arrondis. Autre innovation majeure, la Renault 5 n'est au départ qu'une deux portes, au grand dam des familles qui craignent que ce «coach» ne soit pas pratique. En réalité, grâce à sa formule bicorps, la voiture offre un volume intérieur important et peut accueillir quatre adultes. La praticité est apportée par le hayon et la banquette arrière bascule pour offrir davantage de chargement. Citadine dans l'âme et par la taille… Ses dimensions de citadine font des merveilles en ville. Avec 3,50 mètres de long et 1,52 mètre de large, la Renault 5 brille par son gabarit compact qui permet aux citadins de se faufiler dans la circulation. A l'intérieur de la Renault 5, le constructeur ose : tableau de bord dépouillé et sellerie avant-gardiste. Mais si la R5 dépoussière les normes esthétiques de l'époque, elle emprunte la technique de ses aînées par souci d'économie. Ainsi, le levier de vitesse des premiers modèles rappelle que la R5 reprend de nombreux éléments de la Renault 4. Moteur de 4L… La R5 est initialement commercialisée en version L, avec le moteur de la Renault 4 (782 cm3 et 36 ch) et TL, avec le moteur de la Renault 8 (956 cm3 et 47 ch). A noter la présence d'un équipement de série complet (pour l'époque): accoudoirs, tablette arrière, essuie-glace à deux vitesses. En 1974, apparaît la 5 LS (155 km/h), équipée d'un 1.289 cm³ développant 64 ch, Par rapport à la 5 TL, son équipement est amélioré : elle bénéficie des freins assistés et d'un levier de vitesses au plancher. En 1976, la 5 GTL adopte le moteur 1.289 cm³ retravaillé pour consommer très peu d'essence (4,7 L/100 selon le constructeur). Les sportives débarquent… C'est pour concurrencer la Golf GTI qu'en 1976 sera lancée la 5 Alpine qui atteint 175 km/h. Elle dispose d'un moteur 1.397 cm³ qui développe 93 ch et de la boîte de vitesses à cinq rapports issue de la Renault 16 TX. La citadine profite pour l'occasion d'une peinture spéciale, de jantes sport et d'antibrouillard intégrés au bouclier avant. Avec l'arrivée en 1979 de la Renault 5 Turbo bleue, la Renault 5 est littéralement métamorphosée, la citadine semble gonflée aux stéroïdes. Elle hérite du bloc 1.397 cm3 de la Renault 5 Alpine, gavé par un turbo Garett. L'ensemble développe alors 160 ch. En 1983, la Renault 5 Turbo 2 arbore une présentation plus simplifiée que son aînée. Le bloc délivrant 160 ch se montre plus souple pour un usage au quotidien. En 1984, la Renault 5 laisse place à la Supercinq. Si le profil est proche de sa devancière, la Supercinq est un modèle entièrement neuf, apte à concurrencer la Peugeot 205. Un mythe s'achève, un autre commence…