«Cloclo» ne croyait pas si bien dire ! A son époque, une «belle comme le jour et comme l'amour» hantait nos rues et se pavanait royalement sur nos chaussées. Voiture révolutionnaire en son temps, elle avait tout pour elle : du look, du répondant, de l'agressivité et de la personnalité. La Renault 16 est née en 1965 sous l'étoile du succès. Elle connut ses premiers bains de foule au Salon de Genève de la même époque. Cette semaine nous avons choisi de revenir sur l'épopée d'une rockeuse dans l'âme et dans le style. Quand la malle se fait la malle !
Fini la malle, place au hayon! Dès son arrivée, la R16 marque d'emblée le ton. Elle fut la première voiture française à carrosserie berline-break à hayon, rompant avec les us d'une époque où n'existaient que les grandes berlines tricorps. Une version à malle classique et un coupé à la ligne tricorps ont bien été réalisés mais ne seront jamais commercialisés. La belle possède des gouttières de toit intégrées, une calandre expressive et légèrement renfrognée et des lignes très modernes pour l'époque. Les premières années de commercialisation seront marquées par quelques modifications de la carrosserie, notamment l'ajout du Losange sur la calandre, la trappe d'auvent sous le pare-brise, la hauteur des butoirs de pare-chocs augmentée et de nouveaux enjoliveurs de roue.
1,8 million d'unités vendues, rien que ça !
En termes commerciaux, la voiture est celle de tous les superlatifs. La R16 sera produite pendant plus de 15 ans. Elle se vendra à plus de 1,8 million d'unités dans l'usine de Sandouville ouverte en 1965. Derrière ce succès, la polyvalence des motorisations et l'éclectisme de la bête qui séduit une très large frange de clients : jeunes ou âgés, pères de famille ou célibataires, riches ou pauvres… Autre atout de taille, la sportivité de la bête qui participe à de nombreux rallyes.
Confort + tenue de route = R16 !
Sur le plan performances, confort et design, la Renault 16 a raflé le trophée européen de la voiture de l'année en 1966. Il faut dire que malgré un poids relativement léger (on disait à l'époque qu'il fallait mettre des sacs de farine dans le coffre d'une R16 pour qu'elle ne s'envole pas !), un empattement asymétrique et un freinage médiocre, la voiture avait des qualités indéniables de routière. La suspension à quatre roues indépendantes de la R16 est équipée de barres de torsion longitudinales à l'avant et transversales à l'arrière. Une assise digne des ricaines !
A l'intérieur, même topo. La voiture respire le sérieux et le confort. Le levier de vitesse est au volant, la planche de bord à compteur de vitesse horizontal changera à deux reprises. Le tableau de bord à cadrans ronds comprend un compte-tours et pour 1970, une montre. Les essuie-glaces à deux vitesses et la lunette arrière dégivrante sont de série. Les lève-vitres avant électriques optionnels apparaissent pour la première fois sur une voiture française. Mieux encore, la 16 TX fut la première voiture française à posséder une condamnation électromagnétique centralisée des portes. Il suffisait de verrouiller une porte pour que les autres le soient également. L'équipement comprend aussi les lève-vitres électriques à l'avant, le volant façon sport, le pare-brise feuilleté et les ceintures de sécurité avant à enrouleur.
Révolutionnaire même sous le capot
Le moteur Cléon-Alu, monté longitudinalement, avec la boîte de vitesses en porte-à-faux avant, bénéficie d'un circuit de refroidissement scellé et d'un ventilateur à déclenchement automatique. En mars 1968, la 16 TS est animée par un moteur Cléon-Alu de 1 565 cm³ 83 ch avec culasse hémisphérique. En mars 1969, la première boîte automatique à pilotage électronique par transistors est proposée sur la 16 TA. Celle-ci dispose du moteur de la TS, mais avec la culasse ordinaire, l'ensemble fournit 67 ch. En 1974, la Renault 16 TX fait appel à un moteur Cléon-Alu de 1.647 cm³ 93 ch, et à une boîte à cinquième vitesse longue.