Prenant pour base les qualités intrinsèques de la Clio III, Renault a concocté une petite sportive d'exception. Qui plus est, vendue à un tarif très compétitif. Sur le marché marocain, les importateurs rechignent souvent à commercialiser les déclinaisons sportives de leurs modèles, surtout lorsqu'il s'agit de marques généralistes. À quelques rares exceptions près : citons entre autres la Citroën C4 VTS, la Seat Leon FR et, plus récemment, la Renault Clio RS, désormais disponible dans les concessions de la marque au losange. Petite première : la commercialisation de cette Clio survitaminée est relayée par une large campagne de communication, chose inhabituelle pour un modèle de «niche». Séance de bodybuilding Les petites sportives sont une sorte de tradition chez Renault. On se souvient encore des R5 Alpine et des Supercinq GT Turbo, ou encore des Clio 16S (137 ch) et Williams (150 ch), des Clio II RS et de l'exubérante Clio V6. C'est donc en héritière de cette lignée que la Clio III RS débarque à son tour, avec un accastillage pour le moins spécial: boucliers plus agressifs, ailes élargies, généreux bas de caisse, jantes de 17''… Et ce n'est pas du tuning : Les ailes avant gagnent 42 mm chacune et intègrent des extracteurs d'air, alors que l'arrière est élargi de 28 mm. Ce dernier accueille un diffuseur d'air (un vrai, et non pas factice), accessoire unique à ce niveau de gamme. Il a pour but «d'éviter le délestage de l'arrière du véhicule et de maintenir sa stabilité à haute vitesse», offrant «l'équivalent de 40 kg de lestage sur le train arrière sur autoroute». L'ensemble donne une voiture agressive à souhait, sportive sans qu'elle n'en fasse trop et dynamique, tout en étant suffisamment sobre. Sans être aussi démonstratif, l'habitacle respire également la sportivité. Au programme, un pédalier en aluminium avec repose-pied, une instrumentation avec tons blancs/noirs, coloris carbone pour les garnissages et les inserts sur la planche de bord, volant cuir perforé doté d'un repère rouge au centre. Le conducteur a même droit à un compte-tours intégrant un voyant de changement de rapport. Et si celui-ci trouve les sièges sport «trop douillets», il pourra toujours opter (en option) pour des baquets Recaro. Des chevaux et des équipements. Voici pour le plumage. Le ramage, lui, est plus que prometteur, à l'examen de la fiche technique. Ainsi, l'empattement (distance entre les deux essieux) a été allongé de 10 mm par rapport à une Clio III normale, le train avant à pivot indépendant est composé de pièces en aluminium afin d'optimiser le poids, alors que le train arrière a vu sa raideur augmentée de 25% avec l'adoption d'une barre anti-roulis de plus grande section. Le freinage n'est pas en reste, avec des disques ventilés associés à des étriers Brembo à quatre pistons à l'avant. L'ESP (déconnectable) et l'anti-dérapage participent également à rassurer le débutant. Tout ceci pour transmettre au sol la bagatelle de 200 ch que développe le 2.0 l 16 V de la RS et ses 215 Nm de couple à 5500 trs/min. Une puissance spécifique de 100 chevaux par litre, obtenue sans la moindre suralimentation. Du bel ouvrage ! Ce moteur est associé à une boite à six vitesses, spécifiquement calibrée pour ce modèle, et permet à la Clio III RS d'abattre le 0 à 100 km/h en 6,9 s et d'atteindre une vitesse de pointe de 215 km/h. Mais cette petite bombinette n'est pas une bête de circuit, mais une voiture utilisable au quotidien. Preuve en est l'équipement princier : 8 airbags (dont des airbags anti-glissement sous l'assise de sièges avant, climatisation régulée, autoradio CD, régulateur-limiteur de vitesse, allumage automatique des feux et capteur de pluie, rétros et vitres électriques, ordinateur de bord… Le tout au tarif très compétitif de 280.000 DH. Qui dit mieux ?