La Chambre des conseillers a connu des moments très houleux mardi dernier. En effet, la séance hebdomadaire des questions orales a été marquée par un clash entre le ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile, Lahbib Choubani, et les membres du groupe socialiste (opposition) à la deuxième Chambre. Prenant la parole dans le cadre des fameuses notes d'information au début de la séance, le président du groupe usfpéiste, Mohamed Alami, a critiqué «la réaction du ministre de la justice et des libertés, Mustapha Ramid qui s'en serait pris à une parlementaire membre d'une commission à la Chambre des représentants». Arborant un sourire moqueur, Choubani a fini par provoquer la contestation du parlementaire socialiste. Ce dernier lui a rappelé le devoir de respecter le Parlement et ses membres qui exercent leurs prérogatives prévues par le règlement intérieur et la Constitution du pays. C'est alors qu'une violente confrontation éclate entre le ministre et les membres du groupe de l'USFP (Union socialiste des forces populaires). Les tentatives du président de la séance d'apaiser la tension n'ont pas suffi. Le brouhaha prenait même plus d'ampleur. Le ministre, visiblement agacé par la note d'information, a voulu défendre son collègue au parti et au gouvernement en critiquant fortement le contenu de la note lue par le leader du groupe socialiste. De son côté, le président de la séance a affirmé que la note d'information du groupe socialiste était conforme aux dispositions du règlement intérieur de la Chambre des conseillers. Il a fallu plusieurs minutes avant que la séance, retransmise en direct par la télévision publique, ne retrouve son cours normal. A noter que le règlement intérieur de la deuxième Chambre parlementaire donne le droit aux différents groupes parlementaires d'effectuer des interventions au début de chaque séance hebdomadaire de questions orales sous forme de note d'information sur un sujet d'actualité politique, économique, sociale ou culturelle. Quelques interventions suscitent dans certains cas une polémique ou débouchent sur un clash entre parlementaires et les membres du gouvernement. II faut préciser enfin que le ministre n'en est pas à son premier clash avec les parlementaires ittihadis. Les deux parties entretiennent des relations très tendues, voire conflictuelles sous la coupole du Parlement depuis plusieurs mois. Le dernier incident remonte d'ailleurs à quelques semaines. Il concerne en effet, l'histoire du Parlement depuis l'indépendance du pays du joug colonial. Les Usfpéistes avaient demandé d'introduire le nom de Mehdi Ben Barka, le leader socialiste disparu en France dans les années 60, en tant que premier président du Parlement marocain dans un ouvrage édité par le ministère chargé des relations avec le Parlement et la société civile. Pour rappel, Ben Barka avait été nommé par Feu SM Mohammed V président du Conseil consultatif national à la fin des années 50. Ce conseil faisait office d'un Parlement qui n'a vu le jour officiellement qu'après les premières élections législatives en 1963.