Les populations des provinces du Sud se sont constituées en ONG pour défendre la marocanité du Sahara à l'extérieur. De mieux en mieux organisée, elle pèse désormais sur les actions de la diplomatie collective marocaine. Plusieurs responsables de partis marocains se sont rendus récemment à Laâyoune. L'intérêt des partis marocains pour le Sahara était, dans le passé, lié à une conjoncture. La réunion de Laâyoune annonce une mobilisation durable dans le temps et dans l'espace. Le temps est au Sahara marocain. Bien que faisant partie intégrante de l'actualité nationale, tout comme faisant partie intégrante du territoire national, nos provinces du Sud connaissent, ces derniers temps, un vaste mouvement de mobilisation qui n'épargne aucune composante du Sahara marocain. Le mot d'ordre n'est autre que la mobilisation. Une mobilisation dont la dernière manifestation en date a été le meeting, organisé samedi 6 mars à Laâyoune par 11 partis politiques marocains. L'occasion aussi bien pour les leaders que les membres de ces partis d'exprimer leur rejet de toutes les manœuvres des ennemis de l'unité territoriale, qui persistent dans leurs vaines tentatives visant à porter atteinte à l'intégrité territoriale du Royaume. Le PJD en tête, ces partis ont souligné la nécessité d'unifier les rangs pour défendre les valeurs sacrées de la nation et mettre en échec toute tentative visant à semer la division dans la région. Dans une déclaration finale, les participants ont également exprimé leur rejet total du plan de paix proposé par James Baker. Un plan qu'ils ont qualifié de «recul par rapport à tout ce qui a été proposé jusqu'à présent et semble être un retour pur et simple de règlement adopté par l'ONU en 1990 et qui s'est avéré inapliccable». Cette rencontre, qui coïncide aussi avec la célébration du 28ème anniversaire de départ du dernier soldat étranger des provinces du Sud, a eu lieu le lendemain du démarrage de l'opération d'échange de visites familiales entre les citoyens marocains des provinces du Sud et leurs proches séquestrés dans les camps de Tindouf, au sud-ouest algérien. Accolades et congratulations étaient de mise ce jour-là. Un jour que d'aucuns ont qualifié de moment historique. Voir l'ambiance de chaleur familiale et la joie des retrouvailles après tant d'années de séparation et de déchirement, c'est se rendre compte de la véritable portée humanitaire de cette initiative. Une initiative, pilotée par le HCR et à laquelle le Maroc a été le premier à donner son accord. Lors d'une conférence de presse organisée en marge de cette initiative, Hamid Chabar, gouverneur chargé de la coordination avec la Minurso, a indiqué que cette opération est d'ordre purement humanitaire, ajoutant que les initiatives du HCR sont des mesures conventionnelles qui s'inscrivent dans le cadre de la préparation du retour des marocains séquestrés à Tindouf. La nouvelle approche marocaine, dissociant l'humanitaire du politique dans ce conflit artificiel, semble porter ses fruits. Dans ce sens, et profitant de la journée internationale de la femme, qui a eu lieu lundi 8 mars, les participantes à une rencontre des potentialités féminines, qui se tient à Laâyoune, ont demandé lundi à Kofi Annan, d'intervenir en vue d'alléger les souffrances des séquestrés dans les camps de Tindouf. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, les participantes ont invité M. Annan à oeuvrer à la levée du blocus imposé à ces personnes afin d'alléger les souffrances endurées par les femmes, les enfants et par tous les Marocains séquestrés dans ces camps. Elles n'ont pas manqué de souligner que ce conflit artificiel de trois décennies a engendré une véritable tragédie humaine. « Des enfants, des nourissons dans certains cas, ont ainsi été séparés de leurs mères ou de leurs pères et des hommes de leurs épouses, créant ainsi une autre génération de séquestrés dans des conditions difficiles, en raison du blocus militaire des camps», ont-elles souligné. Une action précédée par bien d'autres. La dernière en a été la visite rendue en Italie, depuis le 22 février, par une délégation des associations de défense des droits de l'homme au Sahara. Cette délégation a tenu une série de réunions avec des personnalités et responsables d'ONG italiennes, dans le cadre d'une campagne d'information et de sensibilisation de l'opinion publique européenne et particulièrement italienne. Il en a été de même pour des dizaines de ressortissants marocains, originaires des provinces du Sud, installés aux Pays-Bas qui avaient célébré, samedi dernier, le 28ème anniversaire du retrait du dernier soldat espagnol du Sahara marocain. Malgré le climat glacial, les participants à ce rassemblement ont tenu à manifester pendant plus de deux heures, brandissant des pancartes dénonçant la séquestration des civils innocents à Tindouf, la déportation des enfants à Cuba, les détournements de l'aide humanitaire par les dirigeants du polisario, ainsi que les sévices subis par nos prisonniers marocains qui font l'objet d'un marchandage déplorable. De véritables leçons de patriotisme qui renvoient d'une façon ou d'une autre à la situation des prisonniers marocains dans les camps de Tindouf. Des soldats, qui devaient être libérés il y a des années, mais dont une bonne partie souffre toujours des sévices du polisario, reposent en effet la question de la justice qui doit leur être rendue. Si les politiques des pouvoirs publics adoptées dans la région accordent une grande importance aux personnes ralliées, elles devraient également être élargies à ces vaillants défenseurs de l'intégrité de la nation et qui se sont sacrifiés, comme il se doit, par amour de la patrie.