Les Istiqlaliens jugent une année de la direction de Hamid Chabat au parti. En effet, le conseil national tiendra, samedi à Casablanca, sa première session normale depuis le retour du parti de l'Istiqlal (PI) à l'opposition. Le secrétaire général du PI devra s'expliquer face à plus de 800 membres du conseil national sur ses décisions depuis son élection à la tête du parti. «L'ordre du jour de notre conseil national comprend le bilan d'une année de la nouvelle direction de l'Istiqlal ainsi que la validation du programme des manifestations du parti pour les prochains mois», affirme Adil Benhamza, porte-parole du parti. En dépit du soutien qu'il compte toujours au sein des instances du parti, l'épreuve du conseil national ne sera pas une partie de plaisir pour Hamid Chabat qui devra justifier notamment son échec à obtenir ce que son remplaçant à la majorité, le parti du RNI (Rassemblement national des indépendants), a réussi à obtenir du chef de la majorité, Abdelilah Benkirane. En outre, des explications lui seraient également demandées concernant les moyens utilisés dans la dernière manifestation organisée par le parti à Rabat contre la hausse des prix du carburant à la pompe. Dans ce sens, un discours de Chabat devant les membres du conseil national est très attendu. «Nous avons demandé au secrétaire général de faire une lecture objective de son action à la tête du parti en évitant de donner un bilan récapitulatif des activités depuis une année. Dans son discours, le secrétaire général va également annoncer la nouvelle démarche et méthodologie de l'opposition. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit du premier conseil national depuis la sortie du parti de la majorité et la nomination du nouveau gouvernement. C'est donc une session stratégique et importante pour l'Istiqlal», explique une source bien renseignée au sein du conseil national de l'Istiqlal. Et de poursuivre : «Cela fait presque 16 ans que nous avons quitté l'opposition pour participer aux gouvernements successifs. Notre retour à l'opposition doit se faire autrement avec une nouvelle approche et de nouveaux moyens. Nous devons passer à l'ère des nouvelles technologies pour une opposition 2.0. C'est ce que le SG du parti doit annoncer dans son allocution». Par ailleurs, la session du samedi sera également l'occasion pour Chabat d'avoir la bénédiction des membres du conseil national quant à l'alliance avec l'USFP. Les deux formations ont choisi, voilà quelque temps déjà, d'accorder leurs violons pour une opposition plus forte. «Un conseil national est indéniablement l'occasion pour expliquer les alliances du parti au sein de l'échiquier politique. L'Istiqlal a opté pour le renforcement de sa coordination avec l'USFP. Une coordination qui est appelée à prendre une place beaucoup plus importante dans l'avenir», ajoute la même source. Qu'en est-il alors de l'alliance avec le PAM ? Les responsables istiqlaliens sont frileux face à cette question mais notre source affirme qu'une coordination au sein du Parlement n'est pas à exclure. Cela dit, la question des alliances ne sera pas la première priorité pour la direction du parti au conseil national. Chabat sait en effet que l'aile contestataire du parti symbolisée par le courant de son rival Abdelouahed El Fassi essayera de jouer aux trouble-fêtes. Ce courant ne sera pas le seul à le faire d'ailleurs. Il semble que le départ du PI de la majorité ait fait des mécontents. Il n'est pas d'ailleurs écarté que certaines interventions aillent dans ce sens samedi prochain.