La rencontre organisée mercredi à Rabat par le ministère chargé de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement et l'Agence allemande de coopération technique (GTZ) a été l'occasion pour étudier les moyens pour une gestion plus efficace des déchets solides. Lecture. Des recommandations, il y en avait à la pelle à l'issue de cette rencontre, la première sur la gestion intégrée des déchets ménagers. Il faut dire que le sujet ne cesse de prendre une dimension assez inquiétante au Maroc. Quelques chiffres en témoignent. Ainsi, la production moyenne des déchets par citoyen a augmenté, lors des deux dernières décennies, pour atteindre 0,75 kg par jour en milieu urbain, soit 4.500.000 tonnes par an. Dans les campagnes, celle-ci atteint 0,3 kg, soit 2 millions de tonnes par an. La question d'une gestion intégrée des déchets solides, et de l'avis général, se présente aujourd'hui comme un impératif et non plus comme un choix. Le mot d'ordre ainsi lancé, les participants ont étalé la liste de mesures à prendre en la matière. En premier lieu, figure l'adoption du projet de loi relatif à la gestion des déchets solides. L'idée majeure consiste en la promulgation d'une loi-cadre traitant des déchets solides et l'amélioration des niveaux des services rendus aux citoyens. Mais, c'est bien l'action des collectivités locales dans le domaine qui a été au centre des débats. L'idée centrale qui s'est dégagée tourne en effet autour du renforcement des capacités des entités en matière de gestion intégrée de ce secteur. Pour y arriver, plusieurs idées ont été proposées : en premier lieu, le principe du regroupement des collectivités locales au sein de coopératives. Objectif : assurer une meilleure gestion de prestations. Une autre idée consiste en la création de services d'environnement auprès des différentes collectivités locales. Au-delà du travail des entités locales, d'autres questions relatives aux moyens accordés à ces dernières ont été également soulevées. Ainsi, un appel a été lancé pour soutenir les collectivités locales dans la résolution des problèmes immobiliers inhérents au choix des décharges. Il a également été question d'accélérer la création d'un Fonds national pour l'environnement ainsi que l'élaboration d'un système de consignes pour la collecte et le traitement des déchets d'emballage. Les participants ont également appelé à la mise en oeuvre de programmes de formation au profit des employés de ce secteur et au lancement de campagnes de sensibilisation sur la gestion rationnelle des déchets. L'élaboration de mesures urgentes a été également préconisée telle que l'interdiction formelle d'incinération des déchets ou encore l'installation de décharges publiques collectives. Parallèlement à ces vœux pieux, certains participants n'ont pas manquer l'occasion de signaler les multiples contraintes que connaît le secteur : absence des décharges contrôlées, le manque d'études prospectives et de planification rationnelle du secteur et l'insuffisance en infrastructures de collecte et d'élimination des déchets. Le volet juridique est également mis en cause notamment en ce qui concerne l'insuffisance des textes législatifs et réglementaires inhérents au secteur des déchets ménagers.