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Un journaliste n'est pas un zombie
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 05 - 03 - 2004

Qualifiant de “devoir” la critique, quand elle est fondée et ne portant pas atteinte à la dignité de la personne critiquée, Salah Sbyea, rédacteur en chef de notre confrère “Libération”, affirme que la responsabilité politique implique le risque de s'y exposer. Il déplore qu'au lieu recourir à la justice pour faire valoir leurs droits, certains préfèrent verser dans de mauvaises querelles.
ALM : Dans un environnement, qui se veut démocratique, quelles sont les limites de la liberté de la presse ?
Salah Sbyea : Je ne pense pas qu'il y ait des limites à la liberté de la presse, sauf la loi et l'éthique, universelle et applicable là où la presse est exercée. Il faut dire que ce n'est pas facile de respecter la loi, dans la mesure où le travail journalistique se fait de plus en plus dans l'urgence. Il est difficile de faire la part des choses, aussi bien dans le choix d'un sujet que dans son traitement. Mais nous sommes tenus de ne pas enfreindre la loi, ni en diffamant, ni en portant atteinte à la dignité des gens. Les limites sont en cela claires. Et notre mission est d'abord d'informer. Nous ne sommes pas là pour dire que telle chose est bonne et telle autre est mauvaise, mais présenter suffisamment d'éléments d'information au lecteur. A ce dernier de conclure.
La critique est-elle permise, souhaitable et nécessaire ? Ou doit-on se contenter de se limiter à des faits, critiquables par définition ?
Il est naturellement de notre devoir de tirer la sonnette d'alarme quand il le faut. Critiquer, quand la critique se justifie et quand elle est argumentée, est notre devoir. Quel est le fou qui dit qu'un journaliste doit être un zombie. Critiquer, dans le respect des règles du métier et sans porter atteinte à la dignité de la personne critiquée, est notre rôle.
Mais, depuis que le Maroc s'est inscrit dans un processus de démocratisation, il faut avouer une nouvelle tendance s'est installée. Celle qui consiste à afficher des opinions et des points de vue radicaux pour avoir bonne presse. C'est un tribut qu'on paye à l'élargissement des libertés publiques, dont la liberté d'expression est une composante.
Une personne publique, quand elle critiquée, peut-elle user de ses propres moyens pour faire valoir ses droits ?
Dans un débat politique, ce que publie la presse y compris, il faut savoir raison garder. Quand on assume des responsabilités, on devient une personne publique. On est par conséquent exposé à des critiques. Des critiques justifiées ou pas, fondées ou non, mais qui n'en sont pas moins inéluctables. C'est le propre d'un débat politique normal. La seule condition est de ne pas diffamer ni attaquer les gens dans leur personne. Quand on s'estime lésé, quand la dignité de la personne critiquée est atteinte, il est dans ce cas légitime de porter plainte devant la justice. Mais on a rarement recours à ce genre de pratiques. On leur préfère le défaut de verser dans de mauvaises querelles. Cela se comprend, mais ne justifie nullement.
L'on remarque aussi une autre spécificité qui caractérise la presse nationale, celle de s'attaquer mutuellement ? A quoi ce phénomène est dû à votre avis ?
La presse marocaine est atteinte par le syndrome du narcissisme. Elle aime se regarder dans le miroir. Une crise, liée à la fois à l'utilité de la presse, à son fonctionnement et à ses méthodes de travail, ainsi qu'à la place qu'elle occupe parmi tant d'autres médias (la télévision, la radio, Internet…) en est née. Elle s'est traduite par des attaques que l'on se lance mutuellement. Des attaques qui parfois apportent leur fruit, dans la mesure où elles permettent de remettre en cause, de se jauger et s'évaluer, mais qui la plupart du temps, sont réduites à des insultes gratuites. Ce qui relève de l'inacceptable.


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