La ville blanche vient de rendre hommage aux deux célèbres chanteurs populaires Mohamed Laaroussi et Chama Zaz. C'était à l'occasion de la cérémonie de clôture du septième Festival Taktouka Jabalia et les arts apparentés, dont l'ouverture des activités s'est déroulée, mardi 13 août, à Tanger. S'étant distingués par leur belle voix, Mohamed Laaroussi et Chama Zaz ont pris part à cette soirée de clôture tenue devant un grand public, et ce sur la célèbre place Borj Al Kamra. Avec la participation de l'ensemble musical Abdou Lwazani, les deux artistes ont chanté les plus beaux morceaux du répertoire traditionnel d'Al Aïta comme «Awliae Allah» (Les Saints de Dieu). Ils ont aussi chanté en duo leurs anciennes chansons telles que «Ana Nchki Al Jamaa» (Je me plains à vous) et «Al Afya fi Majmar». Les activités de cette soirée de clôture ont été, de même, marquées par les belles prestations du groupe libanais Albalamand et ceux de l'ensemble du folklore palestinien Funouniate. Soulignons que ce septième festival s'est aussi distingué par l'hommage rendu au maestro d'Al Hassada, Larbi Belwafi, pour sa participation à la promotion de cet art traditionnel pratiqué dans le passé pendant la saison des moissons. Par ailleurs et à l'instar des années précédentes, la majorité des activités de cette manifestation de quatre jours s'est déroulée à Tanger. Organisé par l'association Ajras pour le développement, ce septième festival «garde le même objectif de sauvegarder ce patrimoine oral jabali menacé de disparition», selon les organisateurs. Ayant connu une période de déclin au cours des années 70 et 80, l'art de l'Aïta Al Jabalia commence à retrouver depuis quelque temps sa splendeur grâce à ce type de manifestation. Les organisateurs tiennent chaque année à inviter les grandes icônes de cet art populaire traditionnel venu des montagnes du nord-ouest du Maroc. Outre Mohamed Laaroussi et Chama Zaz, cette septième édition s'est distinguée par la participation du grand artiste populaire Abdelmalek Andaloussi, qui a séduit le public, lors de la deuxième soirée, par les chansons de son répertoire comme «Twahachtek Al Walida» (Tu me manques ma mère), «Bla Aakal Ma Ykoun Walou» (Rien ne se fait sans raison) et «Kanat Andi Nouara» (J'ai eu une fleur). Les festivaliers ont eu également rendez-vous avec une palette d'artistes de l'Aïta Al Jabalia, tels Abdeslam Salhi, Mokhtar Laaroussi, les groupes de Bni Rzine des arts jabalis, d'Al Hassada de Had Gharbia ainsi que Jahjouka ou la légende Boujloude.