Avec Ramadan, le feuilleton du retrait de l'Istiqlal du gouvernement Benkirane approche de sa fin. Deux mois après la décision du conseil national de se retirer du gouvernement, le comité exécutif du parti de l'Istiqlal (PI) en a annoncé, lundi 8 juillet, la mise en application. «Dès ce mardi, les ministres de l'Istiqlal présenteront une démission collective au chef de gouvernement conformément à la Constitution. Nous passons dès aujourd'hui à l'opposition», a indiqué Adil Benhamza, porte-parole du parti. Et en effet le processus s'est enclenché. «Les ministres istiqlaliens se sont réunis mardi avec le comité exécutif pour discuter de la mise en œuvre effective de la décision et l'approche la plus appropriée pour préserver la continuité de l'Etat et sauvegarder l'intérêt de la nation», a indiqué à ALM un responsable de l'Istiqlal ayant requis l'anonymat. Mais ce n'est pas pour autant que les ministères s'arrêteront de fonctionner. A lire : Baromètre politique TIZI et Averty : 62% des sondés contre le retrait de l'Istiqlal du gouvernement «Les consignes ont été données pour que les ministres continuent à assumer normalement la gestion des affaires publiques jusqu'à la réception de la décision finale du Souverain par rapport aux démissions, et ce en vertu de l'article 47 de la Constitution», a précisé notre source. Par ailleurs, des informations font état de la résistance de certains ministres istiqlaliens de se conformer à la décision du parti. A ce sujet, ce haut responsable du parti de la balance souligne : «Les ministres sont au gouvernement au nom du parti, si aujourd'hui l'un d'entre eux ne se conforme pas à la décision, il sera tout simplement exclu du parti». Pour ce qui est des parlementaires de l'Istiqlal, le comité exécutif a appelé les deux groupes du PI au Parlement à une réunion avec la direction du parti à une date qui sera fixée ultérieurement, afin de mettre au point la méthodologie de travail et de coordination qu'exige l'opposition. Mais notre source estime que l'Istiqlal fera preuve de souplesse : «Nos parlementaires ne passeront en opposition qu'une fois le gouvernement sera prêt, ceci même si le comité exécutif estime avoir donné au chef de gouvernement le temps suffisant pour remédier au retrait du PI de sa majorité gouvernementale». A noter que dans sa déclaration à la presse, le porte-parole de l'Istiqlal a indiqué que «Hamid Chabat, secrétaire général du parti de la balance, a eu un entretien téléphonique avec sa Majesté le Roi Mohammed VI pour lui faire part de la décision du comité exécutif de déposer la démission des ministres istiqlaliens». Dans ce cadre, M. Chabat a rappelé tous les efforts consentis par le parti de l'Istiqlal pour faire réussir cette expérience, mais les circonstances et le chef de gouvernement n'ont pas été en faveur du dialogue et du débat, a expliqué M. Benhamza. Et le porte-parole de conclure : «Nous espérons que cette étape que traverse le pays sera celle du renouveau, de la consolidation du parcours démocratique, de la mise en œuvre de la Constitution et de la consolidation de l'exercice démocratique entre les acteurs démocratiques».