Souad Anachad, rédactrice en chef du journal francophone de la TVM, mène une vie pour le moins trépidante entre son foyer et son travail… Parcours d'une femme qui a su allier vie de famille et vie professionnelle avec habileté… A l'image de toutes ces femmes modernes, qui jonglent entre leur travail et leur foyer, Souad Anachad, 40 ans est mariée, maman d'une fillette, Salma, et rédactrice en chef du journal francophone de la TVM. Depuis sa terminale en lettres modernes en 1981, qu'elle a obtenue avec mention au lycée « Omar Al Khayam », à Rabat, Souad n'a pas cessé de se démarquer. Dès l'obtention de son baccalauréat, notre jeune battante passe le concours de l'ISJ, l'Institut Supérieure de journalisme de Rabat. Elle y effectue jusqu'en 1985 des études de journalisme, option Audiovisuel. Majeure de sa promotion, elle bénéficie de deux stages de formation en France, l'un à TF1 et l'autre à la maison de la radio RFI, à Paris. Forte de cette expérience, elle fait sa troisième année à l'ISJ tout en travaillant en parallèle à la radio de la RTM. Bien que le cachet de l'époque soit d'une valeur symbolique, le stage est néanmoins formateur. Ses premiers pas dans le milieu de l'audiovisuel sont timides mais déterminés. Elle assure d'une part les informations sur la radio marocaine mais surtout elle anime une émission qui s'intitule «Questions de feeling»… Une fois son diplôme obtenu, Souad intègre naturellement la TVM en février 1986, au même moment que l'opération « Coup de poing ». Une opération qui avait nécessité l'appui d'une équipe de TF1 et dont les principaux objectifs étaient le renouvellement de la chaîne, le changement des horaires de diffusion des programmes de la chaîne qui ne débutaient avant le « lifting » qu'à 18h et qui sont passés à 12h, changement des jingles, d'habillage et de décors, rétablissement de l'édition francophone d'information, recrutement de nouveaux visages… C'est dans cette ambiance de branle-bas de combat que Souad se fait repérer et passe un casting concluant devant la caméra. Sélectionnée en même temps que la charmante Touria Souaf et Jalil Nouri, études, expérience, volonté et diction aidant, Souad s'en sort plutôt bien. Projetée très rapidement devant la caméra pour assurer les informations en français de la mi-journée, « Infos midi », Souad se souvient spontanément de cette époque : « Je n'en revenais pas d'être là où j'étais. C'est vrai que c'était encore les balbutiements d'une télévision de proximité : il fallait faire parler les gens devant les caméras, faire des reportages de proximité en somme… Mais pour nous c'était très exaltant, une véritable révolution médiatique. ». Puis Souad enchaîne, avec le journal du soir pendant environ 6 ans, jusqu'en 1990. Année où Souad se retrouve à la croisée des chemins. Pour faire du bon travail, comme elle aime le faire, il lui faut prendre du recul. Alors le temps d'une remise en question professionnelle, « une traversée du désert », elle revient en 1994, mais elle n'est plus devant la caméra cette fois-ci, elle passe de l'autre côté du miroir en étant rédactrice en chef de la rédaction francophone. Elle témoigne à ce propos en disant : «Toutes ces années dans l'ombre, cela m'a permis de voir plus clair et de prendre du recul pour pouvoir présenter un produit de qualité, crédible qui puisse répondre aux attentes du public Marocain, toujours très friand de proximité. Le reportage constitue l'épine dorsale d'un journal télévisé.». Après des journées bien pleines où règne la nécessité de la proximité, c'est Souad la mère de famille qui rentre chez elle retrouver un destin de femme décidément bien difficile à concilier avec le dur métier de journaliste.