Le Maroc a beaucoup à gagner de l'Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) avec l'Union européenne (UE), actuellement en négociations. En matière de chiffres, selon les résultats préliminaires de l'étude d'impact que mène un cabinet de conseil privé pour évaluer les effets de l'ALECA sur le plan économique, social et environnemental aussi bien au Maroc que dans l'UE, le Maroc pourrait à long terme accroître son PIB de près de 1,6%. Parallèlement, l'étude menée par le cabinet de conseil néerlandais Ecorys à la demande de la Commission européenne révèle également un impact positif de l'ALECA sur les flux commerciaux avec une augmentation à long terme des exportations de 15% contre 8% des importations. «Les exportations du secteur des autres équipements de transport devraient, pour leur part, augmenter de 89% et celles des secteurs autres machines et véhicules automobiles devraient progresser respectivement de 71 et 50%», précisent les auteurs de cette analyse qui estiment que le secteur des autres machines devrait profiter le plus de la libéralisation des échanges et connaître la plus grande augmentation des exportations en valeur absolue, soit 3,3 milliards d'euros à long terme. L'étude révèle également que la plupart des secteurs des services devront enregistrer une baisse de leurs exportations et que les importations devraient augmenter pour tous les secteurs entre 5 et 15% sauf pour celui des énergies primaires. Pour ce qui est de l'impact social, l'étude montre que l'ALECA devrait contribuer à l'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens avec une augmentation des revenus comprise entre 1,6 et 1,9%. D'autre part, elle démontre que l'ALECA devrait profiter à certains secteurs de l'économie nationale plus que d'autres, en particulier au secteur des autres machines dont la valeur ajoutée pourrait augmenter de 8,5% à long terme en raison de la réduction des mesures non tarifaires. La valeur ajoutée dans les secteurs des fruits et légumes ainsi que celui des services devrait accroître respectivement de 4% et de plus 1%, selon l'étude qui estime que le secteur du cuir devrait être le secteur le plus affecté par l'ALECA avec une réduction de la production de 3,6% à long terme suivi du secteur des céréales et autres cultures dont la production devrait baisser de 2,7% à long terme. En ce qui concerne les services, le secteur des technologies de l'information et de communication et autres services aux entreprises pourront perdre près de 1,7% de la production à long terme en raison d'une concurrence plus accrue de la part des entreprises européennes. À noter qu'après la réunion de cadrage tenue le 22 avril dernier à Rabat, les négociateurs marocains et européens se retrouvent du 24 au 27 juin à Bruxelles pour un 2ème round de négociations sur l'ALECA au cours duquel ils abordent toutes les questions réglementaires du domaine des affaires, notamment la facilitation des échanges, les obstacles techniques au commerce, la protection des investissements et la politique de concurrence.