ALM : Quel bilan faites-vous des activités du CRI ? Bouchaib Erraziki : Le bilan des activités du CRI en 2012 est très rassurant. De point de vue quantitatif, le portefeuille des projets agréés au niveau régional s'élève à 86 dossiers d'investissement qui engendreront l'injection de 11.879 milliards DH et la création de 7.839 postes d'emploi. Les projets dont le montant d'investissement est supérieur à 200 millions DH sont au nombre de 11. Leur réalisation nécessiterait à eux seuls 9,400 milliards DH. La ventilation par secteur d'activité révèle la prédominance du secteur d'industrie qui occupe la première place avec 30% du nombre de projets en mobilisant 33% en termes de montant d'investissement. Le BTP accapare 20% du nombre de projets et draine 16% des investissements projetés. La moitié des projets agréés sont dans l'industrie et le BTP. Ceci témoigne de l'attractivité territoriale de la région et les potentialités qu'elle représente, mais également de la vocation de la région. Le bilan du CRI en 2012, a fait également état de 1.556 intentions de création d'entreprises contre 1.048 au cours de l'année 2011, soit une augmentation de 48%. Ce type de certificats constitue un bon indicateur de confiance dans l'économie d'une région. Le nombre des entreprises créées a également connu une évolution significative de 6% comparativement à l'année 2011, en passant de 1.327 à 1.404 dossiers traités. La ventilation par secteur d'activité de ces entités nouvelles illustre la prédominance de 3 secteurs, à savoir : les services, le commerce et le BTP qui accaparent respectivement 36, 31 et 24% des entreprises créées. Doukkala-Abda est appelée à devenir un hub énergétique par excellence. Quelles sont les actions entreprises pour réaliser cet objectif? Le démarchage, l'accompagnement personnalisé et la facilitation constituent le triptyque sur lequel se base le CRI pour fidéliser ce genre de clientèles qui sont de gros investisseurs et qui découvrent pour la première fois et le territoire et le secteur économique (spécialement pour l'éolien). Les résultats enregistrés en témoignent. De la ventilation des investissements qui ont l'accord de principe en 2012, ressort la prédominance du secteur de l'énergie qui occupe la première place avec une part de 40%. Il s'agit essentiellement d'un projet capitalistique dédié à la production d'énergie éolienne à Safi. En 2010 et 2011, c'était essentiellement des projets de stockage de gaz à Jorf Lasfar. D'ailleurs, le créneau des énergies (éolienne et thermique, en plus des dépôts de gaz) est un créneau porteur dans la région de Doukkala-Abda. Des investissements énormes sont entrepris dans ce secteur. Durant le premier semestre de l'année 2013, la commission régionale d'investissement et de dérogation a examiné favorablement d'autres projets dans le secteur de l'éolien sur des sites pouvant abriter des installations de production de l'électricité de source éolienne au sud d'El Jadida et au nord de Safi (plus de 1,5 milliard DH d'investissement). Ces zones ont une capacité de vent pouvant aller jusqu'à 7,5 mètres par seconde. Les promoteurs des futurs parcs de Safi ont déjà installé les mats de mesures confirmatives (de hauteur 80 m) et sont en phase finale pour la concrétisation. Dans les prochaines années, Doukkala-Abda est appelée à devenir un hub énergétique par excellence, notamment après la mise en marche des unités de JLEC à Jorf Lasfar (unité 5) en 2013 et (unité 6) en 2014 et la construction de la nouvelle centrale thermique de Safi. Que fait le CRI pour faciliter l'installation de nouveaux projets ? Je reviens au triptyque : démarchage, accompagnement personnalisé et facilitation qui constitue une base de travail des équipes du CRI de Doukkala-Abda à Safi et à El Jadida mais également à Youssoufia et à Sidi Bennour. C'est grâce à la conviction que notre territoire constitue une mine d'or pour les investisseurs et peut générer de la valeur ajoutée en valorisant les énormes richesses dont il dispose, que nous avons pu convaincre et gagner la confiance des opérateurs économiques de différentes nationalités dans les différents secteurs économiques. Et de ce fait, plusieurs actions sont entremises sous l'impulsion du wali et avec la collaboration des gouverneurs pour faciliter l'installation des projets d'investissement dans la région, notamment le consulting, la simplification des procédures, la célérité de traitement des dossiers, le suivi des projets dans les différentes phases d'autorisation… Le dynamisme économique que connaît la région donne de la confiance aux porteurs de projets d'investissement. Comment mesurez-vous cette confiance? Le dynamisme économique que connaît la région de Doukkala donne de la confiance aux porteurs de projets d'investissement et aux créateurs d'entreprises. Le renforcement des infrastructures de base et l'amélioration du cadre de vie boostent cette confiance et crée un climat favorable à la transformation des potentialités économiques existantes en de réelles opportunités d'investissement. L'attractivité de ce territoire prend donc de nouveaux élans. On constate un flux important en matière d'investissements et de création d'entreprises, portés par des étrangers, des nationaux et des promoteurs de la région. La réussite se mesure par les chiffres. El Jadida a fait exploser les compteurs en 2011. Elle a attiré 27% des investissements directs de l'étranger (IDE) injectés dans l'économie nationale en 2011. Cette confiance des IDE s'est confirmée en 2012. 40% des montants d'investissement agréés en 2012 au CRI sont d'origine belgo-marocaine. Le fameux industriel français, Bontaz, spécialisé dans la construction des composants automobiles, et qui a des unités en France, en Chine et en Tunisie, s'installe à partir de 2012 à El Jadida. D'autres investisseurs de la Hollande et de l'Asie préparent leurs dossiers d'autorisation pour l'installation de grands projets dans l'énergie éolienne et dans les composants automobiles. Et le tout dernier indicateur de confiance est l'obtention de groupe d'Abu Dhabi, Taqa, pour son projet de Jlec 4 et 5 à Jorf Lasfar, le feu vert pour le décaissement de 11,5 milliards DH (début 2013), de la part de grands financiers internationaux tels que BNP Paribas, Standards Chartered Bank, Nippon Export, le coréen Eximbank, la Société Générale et le BCP du Maroc. Les constructeurs de ce mégaprojet sont les Japonais Mitsui et Daweoo, qui sont également sur le projet de la centrale thermique à Safi avec IP et Nareva. Des industriels du Maroc et de l'étranger tiennent à venir dans notre région. Un autre indicateur concret qui est souvent cité ces derniers temps, celui de la vente à 80% des lots du parc industriel Jorf Lasfar (250 ha) en un temps record. Les demandes sur la deuxième tranche, non encore valorisée, sont déjà déposées (également de 250 ha). El Jadida offre un énorme potentiel d'investissement dans ce secteur, notamment pour les grands projets. Un projet d'extension de la zone industrielle d'El Jadida est en cours d'étude. Les territoires avoisinants attirent également les industriels du Maroc et de l'étranger.