Par tous les moyens, l'opposition cherche à s'imposer face au gouvernement particulièrement le PAM. Mardi 4 juin à la Chambre des conseillers, Hakim Benchamas, président des députés PAM, a suspendu temporairement la séance des questions orales de la séance en vertu de l'article 120 du règlement intérieur de la deuxième Chambre. C'est ainsi qu'il a protesté contre ce qu'il a qualifié de «nonchalance du gouvernement» et de complot pour le ralentissement de la mise en œuvre de la Constitution. «Nous avons sollicité à diverses reprises plusieurs ministres pour la tenue des travaux des commissions parlementaires autour de sujets qui intéressent la nation et les citoyens. Nous sommes restés sans réponse», s'est-il insurgé ajoutant que les chefs de groupes parlementaires et le président de la Chambre des conseillers n'ont pas cessé, en vain, d'envoyer des lettres au chef de gouvernement et au ministre des relations avec le Parlement. Les ministres incriminés par le porte-parole du PAM sont les ministres de la santé, celui des affaires étrangères, le ministre chargé des MRE, celui de l'enseignement supérieur et le ministre de l'emploi. Après s'être attaqué aux ministres, le PAM n'a pas manqué de pointer du doigt le chef du gouvernement et lui faire endosser la responsabilité. «Le chef de gouvernement persiste, et cela fait une année et demie, à retarder la mise en œuvre de la Constitution», dit-il, expliquant que le chef de gouvernement refuse toujours de tenir la session du bilan annuel de l'Exécutif, stipulée par l'article 101 de la Constitution. Ainsi pour M. Benchemas, «il faut aujourd'hui plus que jamais tirer la sonnette d'alarme par rapport à cette situation de dysfonctionnement dans la relation existant entre les institutions constitutionnelles et précisément entre le gouvernement et le Parlement». Pour sa part, contacté par ALM, Mohamed Alami, président du groupe parlementaire à la deuxième Chambre, a exprimé sa solidarité avec le porte-parole du PAM. «La situation dénoncée par M. Benchemas est subie par l'ensemble des députés, opposition et majorité confondues», a-t-il déclaré. Par ailleurs, la colère des conseillers de l'opposition risque d'avoir des conséquences sur la séance mensuelle d'interpellation du chef de gouvernement à la deuxième Chambre prévue le 19 juin. A cet effet, les conseillers de l'opposition se réuniront, lundi 10 juin, pour prendre position par rapport à un potentiel boycott de cette séance. «Si le gouvernement ne répond pas à nos revendications, la coordination entre les deux groupes parlementaires de l'USFP nous imposera le boycott», a indiqué à ALM Mohamed Alami. Pour rappel, menés par l'USFP, les députés de l'opposition n'ont pas pris part à la séance mensuelle du chef de gouvernement à la première Chambre le 30 mai dernier. Au niveau de la deuxième Chambre, une telle attitude empêcherait tout simplement la tenue de ladite séance puisque l'opposition y est majoritaire.