Un G5 est en train de naître au sein de la deuxième Chambre. A quelques jours de la séance mensuelle d'interpellation du chef de gouvernement prévue le 12 février à la deuxième Chambre, les députés de l'opposition appartenant au PAM, à la FDT, à l'USFP au RNI et à l'UC s'organisent. Ils ont décidé de former une coordination qui leur permettrait de faire face au gouvernement islamiste. Présidée par Mohamed Daidaa, chef du groupe des conseillers FDT, cette coordination qui regroupe quelque 140 conseillers contre 92 députés de la majorité a pour but d'institutionnaliser l'action de l'opposition. Ainsi à travers cette initiative, l'opposition espère mettre fin à la disparité qui caractérisait jusqu'alors son travail. Pour Mohamed Alami, président du groupe parlementaire de l'USFP, il s'agit de mettre en œuvre les dispositions de la nouvelle Constitution qui a consolidé le rôle de l'opposition et lui a accordé un certain nombre de droits. «Droits que la majorité n'a pas cessé de bafouer, notamment en ne promulguant aucun des textes juridiques que leur a consacrés la Constitution», déplore M. Alami. En effet, l'article 10 de la Constitution stipule que «la Constitution garantit à l'opposition parlementaire un statut lui conférant des droits à même de lui permettre de s'acquitter convenablement de ses missions afférentes au travail parlementaire et à la vie politique». Dans ce sens, parmi ses objectifs exprimés, la coalition parlementaire de l'opposition veillera à l'élaboration des propositions de loi, à la préparation des questions relatives à la séance mensuelle d'interpellation du chef de gouvernement, ainsi qu'à s'ouvrir plus sur la société civile et l'opinion publique. Toutefois, M. Alami a tenu à souligner que ce regroupement de l'opposition n'a aucun caractère d'alliance politique et préserve de ce fait l'identité idéologique et politique, ainsi que la liberté d'action de chacun des partis adhérents. «Cette action revêt une dimension purement institutionnelle, et a pour but de garantir les droits constitutionnels de l'opposition au sein de la deuxième Chambre et d'améliorer son rendement, ainsi que l'image du Parlement en général», a martelé le chef du groupe parlementaire de l'USFP, précisant que la décision d'une alliance politique est du ressort des secrétaires généraux des partis. Mais du côté des dirigeants des partis, l'avis est nuancé. Contacté par ALM, Mohamed Abied, secrétaire général de l'UC, n'a pas caché son ambition de voir une telle initiative s'élargir pour concerner la première Chambre et à une échelle plus globale les partis appartenant à cette coordination. «Ce genre d'initiative doit être encouragé, une opposition plus organisée à différentes échelles permettra à chacun d'assumer son rôle, le gouvernement celui exécutif, et l'opposition un meilleur contrôle de l'action gouvernementale», a déclaré à ALM Mohamed Abied. Et d'ajouter: «Ce n'est que face à une opposition qui coordonne son action que le gouvernement pourrait enfin resserrer ses rangs et être plus homogène».