Les informations se suivent et se ressemblent pour l'économie nationale. Après des institutions internationales comme le FMI (Fonds monétaire international) et d'autres nationales, notamment le HCP (Haut-Commissariat au Plan), les experts des Nations Unies confirment que l'année 2012 a été une année particulièrement difficile pour l'économie nationale. La croissance du Produit intérieur brut (PIB) du Maroc a ainsi baissé de 4,1 à 2,8% en 2012. L'information est tombée jeudi suite à la présentation du rapport de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA). Dévoilé dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, le document impute cette régression notamment à des facteurs liés à la crise économique qui sévit dans le Vieux Continent. «La baisse enregistrée l'année dernière était largement imputable au ralentissement économique en Europe», note le rapport économique sur l'Afrique 2013. Présentée par le directeur de la Division chargée de la gouvernance et l'administration publique à la CEA, Said Adejumobi, l'étude explique par ailleurs que la banque centrale du Maroc comme celle de l'Afrique du Sud a baissé son taux d'intérêt pour stimuler la demande intérieure et la croissance. Sur un autre registre, il semble que les voisins du Royaume en Afrique du Nord soient parvenus à rebondir en 2012 sur le plan économique après une année 2011 particulièrement difficile. En effet, les experts onusiens déclarent que la sous-région s'est complètement relevée de la contraction de 2011 provoquée par les troubles politiques et sociaux, notamment en Egypte, en Libye et en Tunisie, enregistrant des taux de croissance de 5,4%. L'économie de la Tunisie, par exemple, après s'être contractée à 1,7% en 2011, s'est redressée pour atteindre 2,6% en 2012, ce qui traduisait la reprise dans les domaines du tourisme, des exportations et de l'IDE. Cette tendance devrait se confirmer au cours de l'exercice 2013 dans les pays de l'Afrique du Nord. D'ailleurs, le rapport fournit des données optimistes. Car d'une manière globale, les responsables onusiens prévoient que le PIB par habitant de l'Afrique va probablement augmenter à moyen terme, rappelant qu'en 2012 le PIB du continent était estimé à environ 3%. A noter que le HCP avait publié des estimations pour l'économie du Maroc pour l'année 2013, une année qui devrait être nettement meilleure, avec une croissance prévue qui se situerait entre 4,8% et 5,4%. Cette amélioration serait due à une campagne agricole exceptionnelle avec plus de 90 millions de quintaux prévus. De même, la demande étrangère à l'économie nationale devra s'améliorer. Le seul point controversé concerne la récente coupe décidée par le gouvernement de 15 milliards de dirhams dans le budget d'investissement. Mais le gouvernement rassure que cette décision n'aura aucun impact négatif sur l'économie du pays. Pour rappel, le déficit budgétaire ne cesse de s'aggraver en raison du retard dans le lancement de la réforme de la Caisse de compensation dont le budget a dépassé les 50 milliards de dirhams en 2012. Les estimations au cours de cette année parlent de plus de 60 milliards de dirhams pour la compensation si rien n'est fait.