Le Maroc aborde l'échéance d'avril sur la reconduction de la Minurso «avec sérénité», autant qu'elle intervient «à un moment où le Maroc continue d'honorer ses engagements pour parvenir à une solution politique réaliste et définitive» à la question du Sahara. C'est ce qu'a affirmé le ministre délégué aux affaires étrangères et à la coopération, Youssef Amrani, au lendemain d'une tournée dans la région, y compris de Christopher Ross, envoyé personnel de l'ONU pour le Sahara, du 20 mars au 3 avril. Dans un entretien à l'hebdomadaire «Jeune Afrique» dans sa dernière livraison, M. Amrani a ainsi insisté sur l'attachement du Royaume à «la mise en œuvre des dispositions des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU, y compris celles relatives au recensement des populations des camps de Tindouf dans la mesure où cette opération, une fois réalisée, permettra de répondre au double besoin de protection et de sécurité de ces populations». Quant aux effets des événements dans la région du Sahel sur le dossier du Sahara, M. Amrani rappelle que le Maroc «s'efforce depuis des années à mettre en garde la communauté internationale contre les risques pesant sur la stabilité et la sécurité de la région du Sahel et du Sahara», notant que le Mali vient d'en connaître «les manifestations les plus brutales». Dans ce sens, M. Amrani a souligné que le Maroc demeure convaincu de l'urgence d'avancer vers une solution de compromis. Le même constat est partagé au niveau de l'ONU. Annonçant la prochaine visite de Christopher Ross, le porte-parole adjoint de l'ONU, Eduardo del Buey a souligné, vendredi dernier, que «le conflit actuel au Mali et les risques accrus d'instabilité et d'insécurité au Sahel et au-delà rendent une solution au conflit du Sahara plus urgente que jamais». Le but de cette tournée, prévue du 20 mars au 3 avril, est «de préparer la prochaine étape dans le processus de négociations et une reprise possible des discussions directes afin de trouver une solution politique mutuellement acceptable», a déclaré le porte-parole adjoint. M. Ross aura des discussions avec le Maroc et le front Polisario et «visitera le Sahara». Il aura aussi des «consultations avec les pays voisins», l'Algérie et la Mauritanie, a ajouté le porte-parole. Rappelons qu'en novembre dernier, Christopher Ross avait annoncé qu'il mettait fin à une série de négociations informelles organisées par l'ONU entre le Maroc et le front Polisario depuis 2009, après neuf rounds de ces sessions. Il avait indiqué qu'il allait désormais consulter les pays directement concernés et les pays voisins, et qu'il espérait que ces consultations «permettent à terme d'organiser à nouveau des rencontres face à face entre les parties concernées».