Après Dreux en France et Tanger, le calligraphe Sadik Haddari et le sculpteur Jacques Pissenem ont choisi de se produire, mardi 29 janvier, au pied de la Tour Al Kamra à Asilah. En plus du public zaîlachi, les deux artistes marocain et français ont voulu faire de cette merveille architecturale, surplombant l'ancienne médina, un autre témoin de la naissance de leur œuvre. Dès le lancement de leur spectacle, ils ont réussi à faire impliquer les spectateurs grâce à la beauté des lieux et au morceau de musique originale, choisi spécialement pour ce spectacle. Sadik Haddari était le premier à monter sur scène avec seul instrument : son pinceau. Il a réussi en très peu de temps à écrire sur une planche en bois (en trois dimensions) le mot Amour «Al houb» en calligraphie arabe. «Nous n'avons pas trouvé mieux que le mot «Amour» pour monter notre spectacle. Nous sommes tous les deux amoureux de notre métier. Et nous nous produisons par amour en public», dit-il. Ancien batteur d'un groupe musical en France, Jacques Pissenem a pris ensuite le relais sur scène, en entamant son travail muni de sa tronçonneuse, avec une grande énergie et tel un rocker en plein show. Et sculpteur d'arbres de son métier, il a fait voyager le public zaïlachi, grâce à sa force, ses gestes originaux et sa grande dextérité, dans son univers artistique et atypique. Jacques Pissenem a réussi en 20 minutes à sculpter et mettre en valeur une belle œuvre avec son cœur, tout en essayant d'oublier les contraintes techniques pour ne garder que la beauté des courbes de la calligraphie. «J'essaie à ma façon de redonner vie à l'œuvre», affirme-t-il. Fasciné par les belles lettres en calligraphie de Sadik Haddari, qu'il a rencontré en 2010 lors de son voyage à Asilah, Jacques Pissenem a voulu s'associer en tant que sculpteur en bois avec le calligraphe marocain pour se produire en public. Connu depuis plusieurs années par ses sculptures mises en scène comme lors d'un concert, l'artiste français a voulu d'abord s'initier à la calligraphie arabe pour faire aboutir ce projet. Ayant fait ses études des-beaux arts au Maroc, Sadik Haddari n'a pas trouvé de difficultés à s'imprégner du style artistique de Jacques Pissenem.