« L'application d'un quelconque agenda visant à mettre les bâtons dans les roues du gouvernement ne sera jamais l'objectif du groupe parlementaire de l'USFP». C'est ce qu'a affirmé à ALM Khadija Yemlahi, députée USFP, à l'issue de la réunion du groupe parlementaire tenue lundi dernier, ajoutant que «le groupe parlementaire veillera plus que jamais à adopter une opposition constructive face au gouvernement». La réaction de la députée fait suite à l'existence de divergences au sein du groupe parlementaire USFP divisé entre les partisans de Ahmed Zaidi, président du groupe, et les partisans de Driss Lachguar, premier secrétaire du parti. Pour certains observateurs, Driss Lachguar serait un allié dans la guerre menée par le PAM ou par Hamid Chabat, SG de l'Istiqlal, contre le gouvernement islamiste. «Ce parti appartient aux Marocains et non à Driss Lachguar», soutient Mme Yemlahi, affirmant que «les parlementaires au même titre que la nouvelle direction du parti ont avant tout une responsabilité vis-à-vis des citoyens et doivent se soumettre au programme de l'USFP et l'idéal démocratique qu'il a toujours défendu». Ainsi, aujourd'hui au sein du parti, la déception est le lot d'un nombre important de parlementaires et de militants notoires. Ces derniers dénoncent leur écartement des organes décisionnels du parti, notamment du bureau politique et de la commission administrative lors des travaux du 9ème congrès de l'USFP. En effet, le nouveau BP ne comprend aucun des députés Hassan Tarek, Mehdi Mezouari, Abdelali Domou, Khadija Yemlahi, Mohamed Amer, Abdelhadi Khaïrat, ainsi qu'Ahmed Zaidi, le président de groupe parlementaire. Aussi, le député et ex-ministre Ahmed Reda Chami a été élu membre du BP, mais a déposé sa démission critiquant «la prise pour cible des militants et cadres du parti dont les orientations divergent de celles de Driss Lachguar». C'est ainsi que des prémices de scission menacent le groupe parlementaire de l'USFP. «Mais malgré cela, il faut que des gens responsables qui font partie du groupe parlementaire préservent sa cohésion et son unité», essaye de nuancer Mme Yemlahi. Par ailleurs, concernant les résultats du 9ème congrès, Mme Yemlahi a affirmé qu'ils sont contestables étant donné que Abdelouahed Radi, président du congrès, a lui-même avoué l'existence de fraudes. Dans ce sens Mme Yemlahi a déposé un recours auprès de la présidence du congrès par rapport aux résultats des élections de la commission administrative. «Les organes décisionnels du parti ont été vidés des vrais militants, pour comprendre certains nouveaux venus qui ne disposent pas des critères de légitimité», déplore-t-elle.