Le nouveau premier secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), Driss Lachguar, qui a été élu par le 9ème congrès de cette formation dimanche dernier à Bouznika, a exclu tout changement d'orientation de son parti dans le futur proche. «Nous étions dans l'opposition avant le congrès, nous y restons», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Rabat. Au demeurant, a-t-il ajouté à l'appui de ces assertions, l'USFP est un parti-institution qui a son idéologie, son programme, ses instances et où la décision est collégiale. Il a laissé entendre que cette collégialité sera sa marque de fabrique à la tête de l'USFP. Driss Lachguar qui s'est enorgueilli d'avoir été félicité par le Roi et qui s'est déclaré heureux d'avoir reçu des messages des leaders des autres partis politiques ainsi que le soutien de ses anciens rivaux Ahmed Zaidi et Habib El Malki, a minimisé les réactions de certains militants à son élection. Il a assuré avoir reçu des messages similaires de son prédécesseur Mohamed El Yazghi. Il n'a cependant pas cité Abderrahmane El Youssoufi. Il a, par ailleurs, qualifié la démission d'Ali Bouabid de chahut et s'est dit ne pas désespérer de voir la commission administrative chargée d'expédier les affaires courantes convaincre le fils du dirigeant charismatique de l'USFP de revenir sur sa décision et de rejoindre les siens. Il a ajouté que «de toute manière, la sacralité est terminée et ce n'est pas tant les personnes qui comptent aujourd'hui que le programme et l'action». Le premier secrétaire de l'USFP a, par ailleurs, dit son intention de travailler à davantage institutionnaliser le parti. «Si l'USFP avait une administration de parti solide, nous n'aurions pas connu les tracasseries qui nous ont obligés à ajourner momentanément le congrès», a-t-il déclaré. Il a estimé que la gestion des affaires du parti par ses propres militants a montré ses limites et que l'heure est venue de confier cette tâche à des employés et à des commissaires aux comptes. Interrogé sur le point de savoir s'il a sacrifié à l'obligation de déclaration du patrimoine, Driss Lachguar a répondu qu'il l'a fait tant en sa qualité de député qu'en tant que ministre chargé des relations avec le Parlement. Il a estimé que cette mesure conforte la transparence et encourage l'intégrité. Ces déclarations du premier secrétaire de l'USFP, en particulier sur la collégialité de la décision dont il a la volonté, n'ont pas manqué d'être abondamment commentées. Beaucoup se sont demandé comment Driss Lachguar va réussir son pari alors que le courant des jeunes conteste la validité du 9ème congrès. De surcroît, et du fait d'un parti pris manifeste de l'animateur de la rencontre, ALM a été empêché de poser une question sur ce que pense le nouveau premier secrétaire de l'USFP du projet de réunification de la gauche cher à son prédécesseur Abdelouahed Radi.