La note d'information du Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur l'Indice des prix à la consommation (ICP) durant le mois de décembre de l'année dernière ne risque pas de passer inaperçue. Par-delà la neutralité des chiffres et de la statistique, elle est en effet susceptible d'illustrer les propos de Chakib Benmoussa sur l'insuffisance des effets de la stratégie suivie jusqu'ici pour le développement des provinces sahariennes. On peut valablement résumer l'évaluation que fait le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de la situation actuelle de ce processus en une phrase : le dispositif de développement mis en œuvre jusqu'à aujourd'hui s'étant avéré peu efficace, il faut l'améliorer, voire le changer. En faisant remarquer une nouvelle fois que les villes de l'extrême Sud marocain, où pourtant la consommation est assistée, sont en tête de liste pour ce qui est de la cherté de la vie, le HCP corrobore, indirectement, la thèse du Conseil. Point de vue qui conduit à considérer qu'au final les énormes moyens financiers dépensés, notamment pour assurer l'alignement du coût de la vie dans ces villes avec celui du reste du pays, ne profitent pas pleinement aux habitants. En glissement annuel en effet, Laâyoune et Dakhla devancent même Casablanca. La note fait remarquer que «les hausses les plus importantes de l'IPC annuel ont été enregistrées à Laâyoune avec 2,2%, à Dakhla avec 2,1%, à Casablanca et Béni-Mellal avec 2,0% et à Marrakech avec 1,8%; et les moins importantes à Rabat avec 0,6%, à Safi avec 0,9% et à Tétouan et Guelmim avec 1,1%. Une stagnation a été enregistrée à Oujda». L'autre révélation de taille contenue dans la note du HCP concerne la nature des produits qui ont le plus enchéri. En effet, plus que ceux des autres produits de consommation courante, ce sont les prix des denrées et des autres biens alimentaires qui ont le plus augmenté. Selon le HPC en effet, «l'IPC annuel moyen a enregistré, au terme de l'année 2012, une augmentation de 1,3% par rapport à l'année 2011. La hausse a concerné aussi bien les produits alimentaires dont l'indice a augmenté de 2,2% que les produits non alimentaires dont l'indice a progressé de 0,6%. Les variations enregistrées pour les produits non alimentaires vont d'une baisse de 19,6% pour les communications à une hausse de 3,8% pour l'«enseignement». Pour les premiers, ce sont les denrées alimentaires et les boissons non alcoolisées qui viennent en premier avec 2,2% de hausse annuelle. Au chapitre du non-alimentaire, c'est le transport avec 3,2% et plus encore l'enseignement avec 3,8% qui ont le plus enchéri. Tous deux sont de simples services.