En demandant aux jeunes, dans un sketch télévisé, de rejoindre «l'axe du bien américano-sionniste», l'artiste franco-camerounais, Dieudonné, a déclenché à son encontre des poursuites judiciaires. Le tribunal correctionnel de Paris a fixé au 2 avril le procès pour diffamation raciale intenté à l'humoriste Dieudonné, poursuivi pour un sketch jugé antisémite présenté sur France 3 le 1er décembre. Vêtu d'un treillis militaire, du chapeau et des papillotes des juifs traditionalistes, Dieudonné avait demandé ironiquement aux jeunes de rejoindre "l'axe du bien américano-sioniste" avant de conclure son propos par un salut nazi et un cri "IsraHeil !". La jurisprudence prévoit en général des amendes pour les personnes reconnues coupables de ce type de délit. Les poursuites ont été déclenchées par le parquet à la demande du ministère de la Justice, mais des associations juives et antiracistes pourraient se joindre à la procédure. Le sketch a provoqué une vive polémique et un avertissement à France 3 du Conseil supérieur de l'audiovisuel. A la suite de menaces anonymes, de nombreuses représentations de Dieudonné ont été annulées pour des raisons de sécurité dans toute la France et dernièrement samedi à Paris. Plusieurs centaines de personnes s'étaient alors rassemblées devant la salle de l'Olympia à l'appel de l'humoriste pour lui manifester leur soutien et demander le respect de la "liberté d'expression". Jugé en correctionnelle une première fois pour d'autres propos où il disait préférer "le charisme de ben Laden à celui de George Bush", Dieudonné avait été relaxé le 11 juillet 2003. Auparavant, il avait juste eu le temps de lancer sa collection de vêtements baptisée, «l'axe du mal», et qui consistait en une collection assortie de la tenue vestimentaire afghane, avec une barbiche provocante et un coiffe-tête. Ce dont on est pour le moins sûr, c'est que, au delà de ce procès, se profile, non seulement le débat sur la liberté d'expression, et des frontières du rire. Les artistes devront-ils s'y prendre à deux fois avant de faire rire ? A suivre`.