ALM : Vous faites partie d'un comité de suivi et de gouvernance des droits d'auteur et droits voisins créé vendredi dernier et présidé par Mustapha El Khalfi. En quoi votre démarche se distinguera-t-elle des comités précédents ? Ahmed Alaoui : L'ex-ministre de la communication, Khalid Naciri, avait créé une commission consultative pour la mise à niveau du statut juridique du Bureau marocain des droits d'auteur (BMDA). C'est donc une base qu'il a laissée. Actuellement, Mustapha El Khalfi a pris les choses au sérieux à la lumière de la nouvelle Constitution en renouvelant la commission qui n'est plus consultative. Alors quelle serait la mission assignée à ce comité ? Comme vous le voyez, cette instance s'appelle «Comité de suivi et de gouvernance», chose qui lui confère la responsabilité de revoir le statut juridique des droits d'auteur. Aussi, le comité se penchera sur la mise à niveau du BMDA qui comptera des créateurs parmi ses membres et disposera d'un conseil d'administration. Comme il veillera à l'inscription des artistes au bureau. De plus, le comité œuvrera aux côtés du ministre de la communication et à l'intérieur du BMDA pour protéger la création parce qu'il faut trouver une solution au piratage, un problème qui concerne également l'Etat qui a signé plusieurs conventions relatives à ce phénomène. Donc le manquement à ces accords internationaux serait de nature à nuire à l'image du pays. En outre, le comité va s'occuper de la manière d'augmenter la valeur de la rentabilité des droits d'auteur en incitant les diffuseurs à payer ces droits. Donc on est là pour pousser les choses. Et quelle est votre démarche de travail ? Le comité tiendra des réunions-marathons dès la semaine prochaine. On va travailler sur le décret de création du Bureau national du droit d'auteur, la copie privée, la mise en place d'un nouveau système informatisé pour déterminer les droits et les recommandations de l'ancien comité surtout que le Maroc abritera, dans les environs du mois de juin, le Congrès international de la propriété intellectuelle. D'ici là on devrait déjà affiner ces dossiers. De plus, le comité devrait s'attaquer à la situation des fonctionnaires du BMDA, d'ailleurs le ministre a signé, lors de l'installation du comité, une loi relative sur leur intégration. Par ailleurs, j'invite les jeunes de la nouvelle scène à s'inscrire au BMDA parce que leurs droits ne seront pas bafoués. Et quoi de neuf au niveau du syndicat marocain des professions de musique dont vous êtes président ? On tiendra d'autres rencontres, après celle d'Agadir, pour abonder dans le sens de la protection des droits d'auteur et droits voisins.