La cause de la très décriée envolée des prix de certains fruits et légumes durant ces derniers mois a un nom : les aléas climatiques. C'est ce dont informe un communiqué du ministère de l'agriculture qui prédit en outre un retour à la normale sur les marchés dès la mi-janvier. Réagissant à la vive émotion suscitée depuis la fin de l'année dernière par la volatilité des prix de certains fruits et légumes de consommation courante, le ministère explique que l'enchérissement de fruits comme la tomate et de légumes comme la pomme de terre est pour l'essentiel dû aux températures qui ont prévalu dans les zones de production phares. Il en est ainsi du Souss, «principale région de production de la tomate primeur (où) la température a baissé en dessous de 8°c». Selon le communiqué, des températures inférieures à ce seuil freinent le cycle végétal du fruit retardant d'autant sa croissance et sa maturation et entraînant du coup une moindre offre sur les marchés. «En dessous de cette température, la tomate marque un arrêt de croissance et de maturation, ce qui se traduit par une baisse de la production et par conséquent une augmentation des prix sur le marché». Cependant, estiment les experts du ministère, les prévisions de campagne laissent entrevoir un retour à la normale dès la mi-janvier et augurent même de plus larges perspectives pour ce qui est des semaines qui suivent cette date. Car, arguent-ils, «au cours de cette campagne, la superficie de la tomate primeur dépasse les 5.000 ha dans le Souss, soit plus que la superficie réalisée en 2010 et 2011». Perspective, avancent-ils, qui sera confortée par l'état sanitaire du fruit lequel serait meilleur qu'il ne l'a été la précédente campagne. Idem pour la pomme de terre, «produit très consommé», et dont les prix ont accusé une augmentation de près de 50% au cours du mois de décembre. L'une des causes en est que la région de Meknès, une des principales régions de production en cette période de l'année, a vu sa récolte affectée non seulement par les mauvaises conditions climatiques mais encore par le mildiou. Cependant, annoncent les experts du ministère, cette situation ne durera pas : la pomme de terre de Rabat, des Doukkala et du Souss s'annonçant pour les prochaines semaines. Ces analystes indiquent en outre que l'historique des prix de la pomme de terre et de la tomate montre que ces deux produits entrent cycliquement en phase baissière au mois de janvier. Ils précisent qu'entre le 1er et le 15 décembre 2012, le prix de la tomate est passé de 3 à 7 DH le kilo. Entre le 16 décembre et le 3 janvier 2013 le prix est passé de 7 à 5 DH le kilo au marché de gros. La même tendance baissière est observée aussi pour la pomme de terre. Entre le 1er et le 31 décembre, son prix est passé de 4 à 3,3 DH. Toute autre est l'évolution des prix de l'oignon qui sont restés à leurs niveaux comme du reste les produits carnés, dont certains ont même baissé «malgré la hausse relative des prix des aliments de bétail». Stables ont également été les prix des céréales et des légumineuses, «à l'exception des pois chiches dont la production a baissé à cause de la vague de froid du printemps 2012». Evolution en dents de scie des prix des fruits et légumes Selon l'Indice des prix à la consommation (IPC) publié par le Haut-Commissariat au Plan au titre du mois d'octobre 2012, la disparité entre l'évolution des prix des légumes et celle des fruits a été énorme. En effet, alors que la tendance enregistrée au niveau des prix des légumes a été tournée vers la hausse celle des fruits a été plutôt orientée vers la baisse. En effet, les prix des légumes ont enregistré durant octobre 2012 une hausse de 8,3% contre une baisse de ceux des fruits de 2,3%. Par contre, l'Indice des prix à la consommation a connu, au cours du mois de novembre 2012, une baisse de 0,1% par rapport au mois précédent. Aussi, la baisse des prix des produits alimentaires observée entre octobre et novembre 2012 concerne principalement les légumes avec un recul de 3,4%.
La formation au centre de la culture des fruits et légumes La formation et l'encadrement des agriculteurs sur l'exploitation, moyennant des approches de conseils modernes et participatives (andragogie des agriculteurs), l'amélioration de la conduite technique de la culture, l'augmentation des rendements de la culture de pomme de terre et l'accompagnement des producteurs dans la chaîne de valeur tout en les faisant bénéficier des avantages du Plan Maroc Vert. Autant d'objectifs qui ont orchestré une journée d'école aux champs organisée le mois dernier à Mohammedia. Ainsi, ce genre d'initiatives démontre l'intérêt particulier porté par le ministère à la culture des fruits et légumes.
Vers l'amélioration des exportations agricoles Le dynamisme des professionnels du secteur des fruits et légumes a permis au Maroc de diversifier ses exportations en multipliant par 4 ses exportations de légumes divers depuis 2003. Aussi, l'amélioration des exportations agricoles et alimentaires a toujours été l'un des objectifs fondamentaux de la politique agricole marocaine. Grâce à cette ténacité, ces exportations représentent aujourd'hui près de 12% des exportations nationales. De plus, cette ténacité a été couronnée par la présence et la reconnaissance des produits agricoles et alimentaires marocains dans plusieurs pays exigeants en termes de qualité ainsi que par le professionnalisme des producteurs et exportateurs nationaux. Par ailleurs, avec le Plan Maroc Vert, cette force d'exportation est promue à des lendemains encore meilleurs grâce aux efforts d'amélioration de la qualité, de valorisation et de labellisation des produits de terroir.