Les ressources extérieures mobilisées par le Trésor se sont inscrites en baisse durant l'exercice 2011. Une dépréciation de 35% est mise en relief par le rapport d'activité 2011 de la direction du Trésor et des finances extérieures. Ainsi, le montant global engagé s'est élevé à 14,1 milliards de dirhams pour le même exercice. Cette variation s'est inscrite dans un contexte économique morose marqué principalement par la contraction de la demande des investisseurs. À cet égard la dette du Trésor s'est creusée davantage. L'encours observé à 2011 a grimpé de 12% pour une dette de l'ordre de 430,9 milliards de dirhams contre 384,6 milliards de dirhams observés à fin 2010. « Cette évolution s'explique par l'augmentation de l'encours de la dette intérieure et extérieure, respectivement, de 39,1 et 7,2 milliards de dirhams», relève-t-on du même rapport. Il découle de cette évolution un ratio de dette publique en hausse pour la deuxième année consécutive, de 53,7%. Une inflexion, qui selon les analystes, «est liée directement au déficit budgétaire, découlant de la politique expressément volontariste du gouvernement relative au soutien de l'investissement public et de la croissance économique et la préservation du pouvoir d'achat des citoyens». S'agissant du coût de la dette du Trésor, ce dernier a atteint une moyenne de 4,5% en 2011 contre 4,7% observé une année auparavant. En commentant cette amélioration, «la direction du Trésor et des finances extérieures l'attribue à la diminution du coût moyen de la dette intérieure de 4,83 % en 2011 contre 5,25 % une année auparavant». Par devise, le portefeuille de la dette du Trésor est dominé par la dette libellée en dirhams. Se référant au rapport, la part de cette dernière est passée de 75 à 76% en 2011, soit 328,67 milliards de dirhams. «Ce léger retrait est relatif à l'importance de la dette émise sur le marché domestique», indique-t-on. Par ailleurs, la part de l'euro a maintenu sa stabilité totalisant ainsi 78,21 milliards de dirhams soit 18% de la structure globale. «Cette stabilité est tributaire de la poursuite de la politique de financement extérieur adoptée par le Trésor reposant sur le choix approprié des devises au moment de la conclusion des accords des nouveaux prêts», apprend-on du rapport. Le dollar représente uniquement 3% de la structure de la dette par devise atteignant ainsi 12,34 milliards de dirhams. Notons que le marché de la dette privée est en expansion. Les montants mobilisés ont atteint en 2011 une valeur de 64,9 milliards de dirhams. «Ce montant est plus de 7 fois son niveau de 2005», souligne le rapport. Et de préciser que cette variation concerne, par ailleurs, le marché des titres de créances négociables dont les émissions sont passées de 6 milliards de dirhams en 2005 à 52,6 milliards de dirhams en 2011. Structure de la dette du Trésor par taux d'intérêt A fin 2011, l'encours de la dette du Trésor à taux fixe représente près de 92% de l'encours global, en stabilité par rapport à 2010 (92%). Par intervalle de taux, la répartition en 2011 de la dette intérieure du Trésor montre que 90% de l'encours sont assortis d'un taux d'intérêt fixe compris entre 3 et 6%. Cette part s'est inscrite en hausse de 2% par rapport à 2010 en faveur d'une baisse de même ampleur de la part de la dette à taux d'intérêt supérieurs à 6%. Cette situation est essentiellement due à l'amélioration des conditions de financement du Trésor qui a permis le renouvellement des dettes anciennes par l'émission de bons du Trésor à des taux moins élevés. Pour ce qui est de la dette extérieure et grâce notamment à la poursuite de la stratégie de gestion des risques adoptée par la direction du Trésor et des finances extérieures à travers le recours, en 2011, à quatre opérations de swap de taux d'intérêt sur des prêts à taux d'intérêt variable, la part de la dette extérieure du Trésor assortie de taux d'intérêt variable a été réduite à environ 33% s'approchant davantage des objectifs du benchmark (de 25 à 30%). Une gestion active de la dette intérieure La gestion active de la dette aussi bien intérieure qu'extérieure vise la réduction des coûts et des risques financiers liés au portefeuille de la dette du Trésor. Ainsi, les opérations de gestion active de la dette intérieure, qui reposent essentiellement sur les rachats et les échanges des titres d'Etat, permettent un reprofilage de l'échéancier de la dette pour une meilleure maîtrise des risques financiers. Elles favorisent également la réduction à terme du coût de financement du Trésor sur le marché domestique à travers une amélioration de la liquidité et de la profondeur du marché secondaire des valeurs du Trésor. Les opérations de gestion active de la dette extérieure, pour leur part, se traduisent par une réduction du stock de la dette extérieure (conversions de dettes et remboursements par anticipation) et une baisse des charges futures liées à cette dette (refinancement de la dette onéreuse). Aussi, durant l'année 2011, la Direction du Trésor et des finances extérieures a réalisé, pour la première fois, des opérations d'échange des bons du Trésor. Ces opérations réalisées au cours des mois d'avril et de juin ont permis le rachat de 814,4 millions de dirhams de bons du Trésor à 52 semaines et à 5 ans contre l'émission de 821,1 millions de dirhams de bons du Trésor à 10 ans et à 5 ans. Une dette extérieure publique en hausse de 8,8% L'encours de la dette extérieure publique tel qu'arrêté au 31 décembre 2011 s'est élevé à près de 189,1 milliards de dirhams, en augmentation de 15,3 milliards de dirhams ou 8,8% par rapport à son niveau enregistré à fin 2010. Cette évolution s'explique essentiellement par le solde positif des flux nets des financements extérieurs qui a atteint, en 2011, 13,7 milliards de dirhams, la hausse de la composante extérieure au titre des eurobonds (émis en 2007 et 2010) et l'impact de change consécutif à l'appréciation par rapport au dirham des principales devises internationales, notamment du yen japonais de 8% et du dollar américain et ses devises liées de près de 3%. Pour sa part, le ratio de la dette extérieure publique par rapport au PIB s'est établi à 23,5%, en hausse de 0,8 point du PIB par rapport à son niveau en 2010 (22,7%). Exprimé en dollars américains et en euros, le stock de la dette extérieure publique s'élève à fin 2011 respectivement à 22,0 milliards de dollars et à 17 milliards d'euros.