Al Omrane, «bras armé» de l'Etat en matière d'habitat, a fêté son cinquième anniversaire en s'engageant à œuvrer sur des fondations résolument plus régionales. Le groupe qui a célébré, mercredi à Rabat, la date de sa création par la fédération des anciens outils de promotion de l'habitat en 2007, a dit son intention de situer son action «en matière d'habitat social, d'aménagement territorial et d'amélioration du cadre de vie» dans un contexte plus conforme à la politique de régionalisation avancée dont le Maroc a le projet. Cette déclaration d'intention a été faite par Badre Kanouni, son DG, dans un discours d'ouverture prononcé en présence du chef de gouvernement, de plusieurs ministres et de représentants des principaux intervenants dans le domaine de la construction et de l'habitat. Le patron d'Al Omrane qui a révélé que son groupe a investi 36 milliards de dirhams en 30 ans, ce qui lui a permis entre autres réalisations de caser 200.000 parmi les 350.000 bidonvillois recensés dans un passé proche, a estimé que la stratégie d'action du groupe est à l'orée d'un nouveau tournant «qui la rendrait plus réceptive aux attentes des citoyens». Optant pour la régionalisation, Al Omrane qui dispose de 58 antennes sur l'ensemble du territoire part crédité des plus grandes chances pour entreprendre conjointement avec les administrations territoriales dans les domaines de l'habitat social, des villes nouvelles et de l'aménagement des espaces constructibles. Qualifiant son groupe d'entreprise citoyenne d'autant plus capable de relever les nouveaux défis qu'elle «a capitalisé sur le know how en matière de construction et sur l'expérience de gestion acquise», Badre Kanouni a jugé qu'il a les moyens de son entreprise. Il a ainsi déclaré qu'Al Omrane pèse «1.200 collaborateurs expérimentés, 7 milliards d'investissements et en moyenne 180.000 unités mises en chantier et un chiffre d'affaires de 5 milliards par an». Le chef de gouvernement qui a félicité Al Omrane pour sa bonne gestion d'un secteur aussi sensible car «touchant à la dignité humaine et relevant d'un droit constitutionnel», s'est cependant interrogé sur le fait que la lutte contre les bidonvilles n'ait pas réalisé tous ses objectifs. «Est-ce que l'Etat marocain est incapable de venir à bout de ce fléau?», s'est-il interrogé avant d'inviter le groupe à solliciter son aide si besoin est dans la lutte contre l'habitat insalubre et l'éradication des bidonvilles. Ces remarques d'Abdelilah Benkirane ont été mises à profit par le ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville qui a également dit son intention de poursuivre la politique arrêtée par le gouvernement en matière d'habitat social. Il a affirmé que l'offre en habitat social constituera le domaine d'action privilégié du groupe et que cela ne manquera pas d'avoir des conséquences positives sur les bidonvilles, l'habitat insalubre et les constructions menaçant ruine. Encore, a-t-il laissé entendre, qu'en ce qui a trait aux bidonvilles, il s'en présente toujours davantage à mesure qu'on en recense. Mais, a déclaré Nabil Benabdallah, l'action en matière d'habitat se poursuivra avec la même ampleur et la même énergie en suivant les deux orientations essentielles que sont la régionalisation avancée et l'insertion de la stratégie globale dans le cadre plus large de la politique de la ville.