L'opération de vaccination anti-Covid-19 va couvrir les citoyens de plus de 18 ans, selon un calendrier vaccinal en deux injections, et la priorité sera donnée aux staffs se trouvant en première ligne, dont le personnel de la santé, les autorités publiques, les forces de l'ordre, le personnel de l'éducation nationale, ainsi que les personnes âgées. Dans un entretien à la MAP, Moulay Said Afif, président de la Société marocaine des sciences médicales (SMSM) et de la Fédération nationale de la santé (FNS), et membre du comité national technique de vaccination, livre des détails sur l'efficacité du vaccin utilisé et les pratiques à adopter pour se protéger à jamais contre ce virus. 1. Comment se présentent jusque-là les préparatifs de la campagne de vaccination contre le Covid-19? Les préparatifs pour la campagne de vaccination se déroulent dans de très bonnes conditions. Il faut rappeler que le Maroc a une grande expérience en matière de vaccination et nous l'avons démontré en 1987, date où le Maroc a commencé le programme national élargi de vaccination. Egalement, en 2011, le ministère de la Santé a pu vacciner, avec l'aide du secteur privé, 11 millions de personnes en l'espace de 2 mois contre la rougeole et la rubéole (personnes âgées de 9 mois à 19 ans). Le Maroc, qui est doté de toute l'infrastructure nécessaire pour réussir cette campagne prévue en plusieurs étapes et sur un délai de trois mois, a mobilisé pour cela 2880 points de vaccination. Nous sommes tous mobilisés pour la réussite de cette campagne, seul et unique moyen de retrouver une vie normale et permettre à l'économie nationale de retrouver une nouvelle santé. 2. Pouvez-vous nous donner une idée sur le type de vaccin qui sera utilisé au Maroc et son efficacité ? Le vaccin chinois « Sinopharm » est celui qui sera administré au début. Pour pouvoir vacciner la population cible, le Maroc a également engagé des entretiens sérieux avec d'autres laboratoires notamment « Pfizer » et « AstraZeneca ». Grâce à l'intervention royale, le Maroc a pu participer aux premiers tests cliniques comme c'était le cas au Pérou, aux Emirats Arabes Unis (EAU) et en Argentine. Ces tests se sont bien déroulés et aucun effet secondaire grave n'a été détecté chez les personnes concernées, seulement des douleurs au point d'injection, des rougeurs et des petites fièvres qui disparaissent quelques jours après l'injection. Il faut savoir que ce vaccin est un vaccin inactivé et utilise le même processus connu pour les vaccins utilisés chez l'enfant. Il sera administré en deux injections (J0 et J21), car une seule dose ne donne pas l'immunité souhaitée au corps. Il s'agit bien d'un vaccin sûr et efficace et les tests faits aux EAU et en Chine l'ont démontré (un million de personnes vaccinées en Chine). 3. Que faut-il dire aux citoyens pour les rassurer sur la sécurité du vaccin ? Au Maroc, les tests cliniques ont eu lieu au CHU de Rabat, à l'hôpital militaire de Rabat et au CHU de Casablanca, sous la supervision du professeur Rédouane Aboukal, et aucun effet secondaire grave n'a été constaté durant cette phase et ce sont là des données scientifiques vérifiables. Les volontaires continueront à être suivis durant un an pour vérifier la durée de vie des anticorps et savoir si on aura besoin de se faire vacciner chaque année. 4. En tant que secteur privé, comment comptez-vous contribuer à cet effort national? Le secteur privé contribuera à la campagne de vaccination comme cela a été le cas durant la pandémie. Nous étions en première ligne, les secteurs public, privé, universitaire et militaire. Le secteur privé participera à cet effort national, raison pour laquelle nous avons demandé l'avis et l'autorisation du ministère pour inaugurer cette campagne au niveau de la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca. Nous sommes fiers de participer à cet effort de vaccination. Le Maroc est parmi les premiers pays qui débuteront cette campagne de vaccination, grâce aux efforts déployés par SM le Roi. 5. Doit-on délaisser les mesures barrières après l'opération de vaccination ? Les gens doivent savoir que le virus existe et nous sommes appelés à cohabiter avec et devons toujours respecter les mesures de distanciation, porter le masque et se laver fréquemment les mains. Le corps humain a besoin de temps pour fabriquer ses anticorps, donc il faut toujours respecter les mesures barrières même après la vaccination.