La rougeole et la rubéole sont des maladies graves et contagieuses dont les conséquences sont dramatiques. Toutefois, ces maladies peuvent être éradiquées par la vaccination. Chaque année dans le monde la vaccination sauve près de trois millions de vies et plus de 750.000 enfants échappent à des séquelles invalidantes, engendrées par les maladies infectieuses. Dans l'objectif précis de réduire la morbidité et la mortalité imputables à ces deux maladies, le ministère de la santé organise une campagne nationale de vaccination. SAR la Princesse Lalla Meryem, présidente de l'Observatoire national des droits de l'enfant (ONDE), a procédé, samedi 27 avril, au lancement de la campagne nationale contre la rougeole et la rubéole au Centre de santé urbain Hay Mohammadi à Marrakech. Cette opération de grande envergure qui se poursuit jusqu'au 12 mai 2013 cible les enfants et les jeunes âgés de 9 mois à 19 ans. Au total, 11.213.000 personnes seront vaccinées quel que soit leur statut vaccinal antérieur. Ceux-ci se verront administrer un vaccin combiné contre la rougeole et la rubéole afin d'éliminer le maximum de susceptibilité à ces deux affections d'origine virale connues par leurs conséquences dangereuses sur la santé, à savoir les malformations chez l'enfant et les décès. Les opérations de la vaccination sont menées au niveau de 26.152 points fixes et mobiles à l'échelle de toutes les provinces et préfectures du Royaume. A travers cette initiative, le ministère de la santé souhaite éliminer le risque de contamination de ces deux maladies chez le maximum de personnes exposées. Le Maroc s'est d'ailleurs engagé à éliminer la rougeole d'ici 2015 en adoptant une stratégie d'élimination de la rougeole et de prévention du syndrome de la rubéole. Celle-ci est basée sur l'atteinte d'un taux de couverture vaccinale uniforme de plus de 95% par le vaccin anti- rougeoleux, l'introduction d'une deuxième dose de ce vaccin pour renforcer l'immunité des enfants et l'organisation d'une campagne nationale pour administrer le vaccin combiné «rougeole-rubéole» au bénéfice des personnes susceptibles de développer la maladie et de diffuser les deux virus sauvages. Au Maroc, la surveillance épidémiologique de la rougeole a montré que depuis 2008, le nombre de cas de rougeole a fortement diminué. Cela dit, on observe encore des épidémies d'évolution bénigne tous les cinq ans chez des enfants d'âge scolaire. Rappelons que la vaccination est assurée gratuitement pour les enfants dans les différents centres de santé que compte le Royaume. Le programme national d'immunisation cible actuellement 11 maladies: la tuberculose, l'hépatite virale type B, la poliomyélite, le tétanos, la diphtérie,la coqueluche, l'haemophilus influenza type B, les diarrhées à rotavirus et les infections à pneumocoque, la rougeole, la rubéole. A ceci s'ajoute un vaccin antitétanos pour la femme en âge de procréation, en vue de prévenir le tétanos néonatal. Le département de la santé recommande aux parents de suivre le calendrier national de vaccination et de respecter les différentes dates pour assurer une protection optimale des enfants vis-à-vis des différentes maladies cibles. Les femmes en âge de procréer plus vulnérables à la rubéole Il existe un risque important d'infection par la rubéole chez les femmes en âge de procréer. Tel est le principal constat qui ressort d'une étude portant sur l'évaluation de l'épidémie de la rubéole au Maroc élaboré par un consultant de l'OMS. Cette étude sérologique datant de 2001-2002 a ciblé 967 femmes en âge de reproduction. Il a été démontré que parmi les femmes âgées entre 21 et 35 ans, 17% n'ont pas eu d'anticorps contre la rubéole, c'est-à-dire qu'elles ne sont pas immunisées et qu'elles sont susceptibles d'attraper l'infection. Ce pourcentage varie avec l'âge de la femme. Il est de 29,3% pour les femmes âgées de 15 à 19 ans, de 19,5% pour les femmes âgées de 20-24 ans, de 17,2% pour les femmes âgées de 25-29 ans, de 13,2% pour les femmes âgées de 30-34 ans et enfin, de 8,3% pour les femmes âgées de 34-39 ans. On estime annuellement à 77.562 le nombre de naissances vivantes de mères sensibles à la rubéole. Aucune différence statistique de séroprévalence n'a été observée entre les femmes vivant dans les zones rurales et les zones urbaines (respectivement à 81,5% et à 85,0%).