De nouvelles données et cartes sur le changement climatique pour soutenir la gestion de l'eau et de l'agriculture au Maroc ont été lancées, mercredi, dans le cadre du projet « Nexus de la sécurité de l'eau en Afrique du Nord » qui est financé par le Royaume-Uni. Lancées lors d'un atelier virtuel avec les principales parties prenantes marocaines, ces nouvelles données élargissent la base de connaissances dont disposent les institutions et les décideurs marocains pour planifier un avenir plus résilient, notamment en matière de gestion de l'eau et de l'agriculture, indique le Centre pour l'intégration en Méditerranée dans un communiqué. Les séries de données élaborées en consultation avec les principales agences gouvernementales marocaines fournissent un ensemble de projections climatiques nationales pour la température, les précipitations et plusieurs indices météorologiques extrêmes, fait savoir la même source, soulignant que les indicateurs utilisés dans les données ont été identifiés par lesdites agences comme étant essentiels à leurs opérations et la haute résolution des cartes rend les données particulièrement précises et pertinentes. « La pénurie d'eau constitue une menace réelle pour la stabilité et le développement durable au Maroc », a dit l'ambassadeur Britannique au Maroc, Simon Martin, cité par le communiqué, notant que cet atelier rassemble les meilleurs esprits pour aborder ce défi commun et trouver des solutions. Et de poursuivre: « Les nouvelles données climatiques nationales que le Centre pour l'intégration en Méditerranée et l'Institut international de gestion de l'eau (IWMI) ont généré au cours des derniers mois, seront inestimables pour cet effort mutuel et je suis fier que le Royaume-Uni ait soutenu ce travail. Alors que nous nous tournons vers la COP26, cela montre comment travailler ensemble soutient la résilience ». Pour sa part, Blanca Moreno-Dodson, directrice du Centre pour l'intégration en Méditerranée, a souligné que « le changement climatique ajoute une nouvelle complexité à la croissance économique du Maroc », faisant remarquer que ces dernières années, le pays a connu des chocs climatiques extrêmes marqués par des sécheresses et des inondations. « De tels événements ont accru les pressions sur les systèmes hydrique et terrestre et ont entraîné une augmentation de l'insécurité hydrique et alimentaire. Les modèles mondiaux prévoyant une augmentation de ces contraintes, il est important que les décideurs marocains aient accès à des données à l'échelle nationale pouvant éclairer leur planification et leurs investissements. La planification fondée sur des données scientifiques est le principal ingrédient de la résilience », a-t-elle relevé. Ces nouveaux ensembles de données climatiques ont été développés dans le cadre du programme « Nexus de la Sécurité de l'Eau en Afrique du Nord », financé par le Royaume-Uni, et mis en œuvre par le Centre pour l'intégration en Méditerranée, en collaboration avec le IWMI, le Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM-Bari), Cewas Moyen-orient, l'Agence Française de développement (AFD), la Banque mondiale et le réseau des Jeunes Méditerranéens pour l'eau (MedYWat) géré par le Centre pour l'intégration en Méditerranée. Le programme comprend un ensemble d'activités visant l'explicitation de l'interrelation entre la sécurité de l'eau, le changement climatique (sécheresse) et la migration en Afrique du Nord, le renforcement des capacités des décideurs à mieux gérer la sécurité de l'eau et le suivi de la sécheresse dans la région ainsi que l'engagement d'un large éventail de parties prenantes, y compris les jeunes, la société civile, les gouvernements, le secteur privé et les universités dans le cadre d'une collaboration régionale.