Les examens de la session ordinaire du Baccalauréat se déroulent cette année du 8 au 10 juin. Le ministère de l'Education nationale vise un taux de réussite supérieur à celui de l'année précédente. D'autre part, une deuxième session sera organisée durant le mois de juillet pour ceux et celles qui n'auront pas pu décrocher le sésame du premier coup. Témoignages. Le Bac, voilà un mot qui englobe une grande signification pour la majorité des Marocains et Marocaines, voir pour toutes les populations du monde. Depuis toujours, ce diplôme a suscité l'intérêt des élèves et de leurs parents, du fait qu'il ouvre devant les bacheliers, plusieurs portes d'avenir vers une vie professionnelle et un statut valorisant au sein de la société. Néanmoins et depuis quelques années, plusieurs jeunes lycéens n'éprouvent plus le même engouement pour ce qui est de décrocher ou pas le diplôme du baccalauréat. Raison invoquée selon eux, le manque, voire l'absence de perspectives d'avenir pour eux du fait du contexte socio-économique actuel difficile, mais aussi du fait des expériences d'anciens bacheliers qui ont dû moisir et vieillir en l'attente d'une opportunité d'emploi ou de pouvoir poursuivre leurs études supérieures dans de bonnes conditions. Anouar, un gardien de nuit dans la capitale économique du Royaume, a affirmé à Al Bayane qu'il a obtenu son bac en 1980, avec mention s'il vous plait! Mais que la vie dure l'a obligé à laisser tomber son rêve de devenir professeur de mathématiques, pour se diriger vers le gardiennage de nuit, après avoir passé plusieurs années au chômage. Selon lui, l'Etat est l'unique responsable de sa situation et de son avenir. Et Anouar d'ajouter « j'ai passé des années à étudier en espérant enfin vivre décemment et sortir de la misère dans laquelle je vivais et aider mes parents financièrement. Malheureusement tous ces rêves se sont brisés. Les responsables dans notre pays vivent dans un autre monde.» Ahmed, qui prépare un master de droit reste optimiste et pense que c'est grâce à l'obtention du Baccalauréat qu'il a pu étudier ce qu'il rêvait depuis tout petit. Pour ce qui est de l'embauche, Ahmed déclare qu'au pire des cas, il rejoindra son frère qui réside en Angleterre. Une vraie chance et issue de secours que beaucoup de Marocains modestes n'ont pas. Pis encore, les étudiants qui passeront les examens du Baccalauréat cette semaine et comme ceux qui les ont précédés dans le passé, se voient confrontés à la contrainte du temps. En effet, plusieurs d'entre eux se disent mécontents du fait que les programmes ne sont pas en totalité achevés et qu'à l'approche des examens, les professeurs commencent à faire une réelle course contre la montre pour donner le maximum d'informations à l'élève. Pour Oumayma, une lycéenne qui passera son Bac cette année, cette situation est dure essentiellement au laisser-aller de la part des surveillants généraux qui ne se donnent même pas la peine d'inscrire les absences, ce qui fait que l'élève trouve cette occasion propice pour sécher les cours. Oumayma ajoute que durant le passage des épreuves d'examens, le lycéen est livré à lui-même sans que soit pris en considération son état psychique et son moral bas, dû à la phobie qu'engendre l'attente des résultats et la peur d'échouer et ne pas décrocher son baccalauréat. Pour Hasnaa, elle conseille aux futurs bacheliers et bachelières de ne pas faire attention aux rumeurs concernant le degré de difficultés des épreuves et de se concentrer sur leurs copies d'examen. Imane, une autre lycéenne, affirme que le proverbe qui dit «qui sème le vent récolte la tempête» est vrai. En effet, selon elle, le résultat du bac ne peut être que le reflet de la discipline et du sérieux des élèves. Un élève qui est assidu dans son travail aura le résultat qu'il mérite, tandis que les cancres referont l'année, ce qui est tout à fait logique et juste. Aussi, Imane ajoute que la multiplication des grèves de la part des enseignants joue un rôle négatif sur l'aptitude du lycéen à passer son épreuve dans des conditions optimales. La situation que connaît le Bac dans notre pays, n'est aucunement la faute à l'enseignant, et encore moins celle de l'élève. Dans les conditions actuelles que vit le secteur de l'enseignement dans notre pays, il faut s'estimer heureux que le mot réussite existe toujours...