Le dialogue sectoriel entre le ministère de la Justice et les syndicats est en suspens jusqu'à nouvel ordre. Dernière nouveauté : le syndicat national de la justice(SNJ) affilié à la CDT a décidé, lundi 13 juin, de maintenir son mouvement de grève avec un rythme de 72 heures par semaine, et l'organisation d'un sit-in devant les tribunaux, chaque lundi. Côté syndical, on reproche au gouvernement l'intention de vouloir «privatiser le métier du greffier». Le projet de loi 34.10 modifiant et complétant le dahir de l'organisation judiciaire a suscité les réactions les plus acerbes. «Ce projet constitue une atteinte au principe de l'indépendance de la justice, voire une violation grave des procédures judicaires», a indiqué Mohamed Tazi, secrétaire général du syndicat affilié à la CDT. Et d'ajouter, «Cela relève de l'absurde et ne fait que compliquer la situation». Aussi, pour lui, le gouvernement n'a pas rempli ses engagements concernant l'accord signé le 14 février 2011 : «Au lieu de se pencher sur l'élaboration du Statut des greffiers, comme il a été convenu, le gouvernement nous a surpris par ce projet dont l'objectif ultime est de contrecarrer les greffiers, et rien que cela», a souligné notre interlocuteur. Précisons que le projet de loi 34-10, stipule «la possibilité de remplacer un greffier par n'importe quel citoyen, et ce en tant que membre de la Cour, à condition que ce dernier prête serment devant le juge». Rappelons aussi que le Syndicat démocratique de la justice (SDJ) affilié à l'UMT a décidé, pour sa part, de déclencher un sit-in sine die pour protester contre ce projet de loi qui se trouve actuellement devant les députés. Soulignons que les négociations entre les syndicats et le ministère ayant lieu, lundi 13 juin, ont été voués à l'échec. Pour eux, le retrait du projet 34.10, demeure une condition sine qua non pour débloquer la situation.