Pour nos voisins de l'Est, la réouverture des frontières ne figure pas pour l'heure dans l'agenda des dirigeants d'Alger. C'est ce qu'on peut déduire des propos du Premier ministre, Ahmed Ouyahya, lors d'une conférence de presse, tenue dimanche 29 mai. Poussant le bouchon un peu plus loin, le chef de l'exécutif algérien accuse Rabat d'avoir fait des déclarations concernant le financement par l'Algérie des « mercenaires africains en Libye ». En fait, cela relève de la déraison. D'abord, les officiels de Rabat n'ont jamais fait de telles déclarations. En second lieu, c'est les responsables du Conseil national libyen qui ont accusé à maintes reprises l'implication de l'Algérie dans le conflit libyen, jouant ainsi le sale jeu. D'ailleurs, cela a été confirmé par la presse internationale. Et pour confirmer en plus le jeu démoniaque du pouvoir algérien, le quotidien britannique The Independent du lundi 30 mai a rapporté des informations indiquant que «l'Algérie tente de fournir des armes, notamment des chars et des véhicules blindés, aux forces loyales au colonel libyen Mouammar Kadhafi». The Independent a aussi souligné «qu'un dirigeant arabe a tenté de convaincre le régime de ne pas fournir ces équipements militaires au colonel libyen. » Rappelons qu'il y a environ deux mois, les responsables des deux pays ont fait des déclarations laissant prévoir qu'une normalisation des relations bilatérales se profilait à l'horizon. Le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci a déclaré dans un entretien publié par le quotidien «L'Expression», jeudi 24 mars que «La frontière ne peut pas être fermée tout le temps».Toutefois, il conditionne une telle action par la réunion, et ce des deux côtés «des éléments nécessaires tant au plan politique que sécuritaire et économique qui pourrait justifier la réouverture des frontières », a-t-il souligné. Une déclaration qui a laissé prédire que les choses vont dans le bon sens et qu'il existait déjà une prédisposition chez les locataires du Palais d'El Mouradia de traiter un tel dossier. Rappelons aussi que Taîb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la coopération, a réitéré le mois de février dernier, lors d'une visite au Portugal, l'appel du royaume à l'ouverture des frontières entre les deux pays tout en mettant l'accent sur la nécessité « d'entamer un dialogue pour parvenir à une solution définitive sur la question du Sahara ». Cette déclaration a trouvé un écho auprès de son homologue algérien, qui a indiqué, lui aussi, à la chaine France 24 que «des efforts sont déployés par l'Algérie et le Maroc pour l'instauration d'un climat positif et aura comme conséquence une avancée positive». Reste à savoir que la question du Sahara reste la principale entrave pour atteindre un tel objectif au cas où l'Algérie continuerait à camper sur ses positions vétustes au sujet de nos provinces du Sud.