«Questions de finance; approche juridique et économique», tel est l'intitulé de la journée d'étude organisée, samedi dernier, à la présidence de l'université Ibn Zohr, par la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d'Agadir. «Le débat sur ces thématiques de haute portée scientifique et pédagogique est de nature à favoriser la recherche et approfondir la réflexion autour des sujets d'actualité pouvant recentrer et focaliser l'intérêt sur l'économie sociale de base», soulignait Omar Halli, fraîchement nommé à la tête de cette université, devant une forte audience composée d'enseignants chercheurs et d'étudiants de master. Ce à quoi adhérait, par la suite, Ahmed Aboudrar, doyen de cet établissement organisateur; tout en mettant l'accent sur la notoriété de ces choix de partage fructueux. Et c'est ainsi que s'enclenchait un long échange sur le thème proposé, animé par d'éminents intervenants. Pour M'bark Sassi, avocat au barreau d'Agadir, il est question de « véhiculer un arsenal juridique pour s'attaquer au phénomène des abus inhérents aux responsabilités des sociétés ». Dans le même sillage, enchaînait Khalid Othmani, enseignant à la faculté des SJES, en insistant sur les effets criminels relatifs à la mauvaise gestion des fonds de la société. Quant à Bouchra Jdaini, professeur à la même faculté, elle passa en revue les retards accusés par notre pays en termes de commerce électronique, dus, entre autres, au manque de communication, à l'insuffisance de l'infrastructure technologique, à l'absence de réglementation intermédiaire financier… Cependant, relève l'intervenante, en dépit de cet état embryonnaire, la croissance, à ce propos, est exceptionnelle. Pour sa part, Khalil Nazih, cadre au Centre Régional d'Investissement (CRI), aborde le thème du financement des entreprises. A cet effet, il relève le constat d'échec déplorable du programme « Moukaoualati », malgré les potentialités énormes de la région, tout en relevant pareillement les contraintes relatives à ce domaine, notamment les problèmes du foncier et des autorisations, de manque d'étude de faisabilité, de la complicité des banques, de la moralisation de la vie publique, de lutte contre l'impunité…Les aspects d'inflation constituent pour Mohamed Yaouhi, enseignant à la faculté des SJES, les éléments de sa communication qui révéla que « l'inflation contrôlée peut présenter un stimulant à l‘investissement », en précisant que notre pays est en mesure de maîtriser sa politique monétaire en assurant des modes de productivité et évitant des embauches sans revenus notoires. Le rôle des cours des comptes dans la préservation des fonds nationaux, a été décortiqué par Mohamed Alami qui indiqua que, pour se faire, il va falloir soumettre cette institution à des contrôles politique, administratif et judiciaire. Ce qui nécessite, affirme-t-il, des mesures rigoureuses, notamment au niveau de la formation, de l'adéquation et de suivi des recommandations. Amorçant le thème du blanchiment des fonds, Ghizlane Chenioui, coordinatrice pédagogique du master spécialité Entreprise et Droit, a mis en relief le contexte historique et conceptuel de ce phénomène, avant de résumer ses effets en les disparités sociales, l'inflation, l'in équité des chances, la fraude électorale…Enfin, toutes ces interventions, aussi complémentaires que pertinentes, ont permis un échange des plus probants, d'autant plus que le thème constitue pour les étudiants, en particulier, une notion pédagogique des plus révélatrices. Agadir : Saoudi El Amalki Point de mire La panne syndicale On retiendra avec intérêt la sortie médiatique du directeur de l'académie du Souss Massa Drâa, récemment dans une chaîne télévisuelle. D'un ton serein et ferme, il ne mâcha guère ses mots en incriminant tous ceux dont les « dossiers » sentent le roussi, y compris les syndicats de l'enseignement. Après une réelle lessive à laquelle furent soumis certains « syndicalistes » du conseil administratif de l'AREF, ces derniers temps, au point de se trouver fort désavoués devant l'assistance, leurs homologues qui ne cessent de semer la discorde dans le secteur, s'attendent à de pires revers. Eux qui avaient l'habitude de se jouer du dessein des apprenants frappés de frustration par des débrayages répétitifs insensés, alors que le nouveau directeur régional vient à peine de prendre les commandes d'une académie mise à mal par des dysfonctionnements tous azimuts. On reviendra alors sur cette panne syndicale qui continue à affecter le cours du travail pour des calculs personnels immondes. Naguère, il ne faisait nul doute que les partenaires sociaux de l'enseignement étaient imbibés de civisme et de probité, mettant les causes suprêmes de leur mission au-dessus de toute autre considération. On retournait mille fois les propos et les expressions pour rédiger un communiqué destiné à l'opinion publique et on méditait longuement pour décider une grève à laquelle on faisait appel après avoir tenté vainement toutes les issues possibles du dialogue avec l'administration et au sujet de laquelle on réunissait toutes les conditions de réussite, mûrement concertées. Aujourd'hui, le mouvement de grève est banalisé et complètement vidé de son sens noble, sous l'effet de la fantaisie syndicale. La décision est souvent prise à la hâte, pour un simple état d'âme d'une instance dont un tel ou tel propre dossier qui sent le clientélisme n'a pas été satisfait. Les appels aux grèves locales et régionales sont suivis par les enseignants non pas parce qu'ils sont convaincus de la justesse des doléances brandies, mais, comme ils n'ont pas froid aux yeux de le dire ouvertement sans scrupule, ces arrêts de travail sont l'occasion pour les uns, de jouir d'un repos gracieusement offert afin de siroter un café cassé dans les terrasses. Pour les autres, c'est une occasion d'atténuer l'effort éprouvant du cumul des heures supplémentaires dans les logements des élèves ou les écoles privées. Mais, personne, d'entre eux, ne se donne la peine de savoir pourquoi on fait grève et pour quels objectifs, du moment qu'on bénéficie de ces jours de détente « autorisés » par la bêtise syndicale. Bien évidemment, on ne prétend guère mettre tout le corps enseignant dans le même panier incivique et désinvolte, car nombreux sont les fonctionnaires dont la conscience professionnelle est omniprésente fait face aux sottises de la nonchalance. Dans bien des cas également, on recourt à la violence pour s'infiltrer par force dans l'enceinte de la délégation préfectorale, comme c'était le cas à Ouarzazate, Agadir... ou encore l'acédémie régionale pour monter au créneau et mettre en crise un climat éducatif, exposé au spectre de l'horrible année blanche. Voilà donc où peut mener maintenant l'action syndicale dépourvue du sens de retenue d'antan. Il est donc bien clair que le virus de l'extrémisme, de la surenchère et du populisme ne fait qu'infester le champ syndical avec des dirigeants écervelés et irresponsables qu'il est loisible d'affronter sans merci, afin de préserver l'avenir de nos enfants. Ces mêmes enfants, plus raisonnables que leurs aînés syndicalistes, se sont déjà manifestés devant l'académie d'Agadir pour maudire haut et fort la bévue syndicale. S.E.A Pignon sur rue Démantèlement d'un souk anarchique Après presque deux mois d'occupation anarchique d'une superficie au Hay Salam et Houda d'Agadir, les marchands ambulants occupants se sont vu détruire leurs « boutiques » en plastiquernier, dimanche de par des jeunes des deux quartiers et des associations du Souk Al Had. Agressions, viols et violences A Ait Melloul de la province Inezgane Ait Melloul, cinq personnes ont agressé violemment une personne dont le corps a été sévèrement malmené. Les services d'ordre ont pu, jusqu'à présent, mettre la main sur trois d'entre eux. A Oulad Teima de la province de Taroudant, une femme a été attaqué par vingt agresseurs qui pratiqué sur sortes de violences corporelles et d'abus sexuels. Quelques agresseurs se trouvent actuellement sous les verrous, en attendant les autres toujours en fuite. Mouvements multiples à Agadir Les mouvements de protestation s'accentuent dans la capitale du Souss. Plusieurs départements observent des grèves, des sit-in et des marches, notamment la santé, la formation professionnelle, la pêche maritime, l'enseignement…, sans parler des bidonvillois de Lagouira, d'Anza, d'Aghroud de Benserga, …et les diplômés chômeurs qui ont désormais l'habitude de se pointer à l'entrée de la Wilaya. Un bouillonnement qui s'ajoute à celui du 20 février dont les dernières activités de dimanche dernier ont été dispersées et avortées. Tourisme rural Une alternative à valoriser «Le balnéaire n'est pas le seul créneau sur lequel peut compter le tourisme dans la région Souss Massa Drâa au potentiel économique de qualité. Le tourisme alternatif sous toutes ses formes et dont le rural occupe une place de choix demeure une activité d'une importance capitale dans un environnement écologique aussi attrayant que porteur», déclare le président du conseil régional SMD, lors du colloque autour de la stratégie nationale Pays d'Accueil Touristique (PAT), tenu vendredi dernier au complexe Royal Atlas d'Agadir. En présence des opérateurs du tourisme rural de la région, le délégué régional du tourisme ouvre le bal pour insister sur l'apport décisif de ce plan en termes de capitalisation de ces produits naturels et présenter le déroulé de cette manifestation qui vise à valoriser ces alternatives intégrées dans la vision 2020 au niveau des pôles Souss Sahara Atlantique et Atlas Vallées. Dans son intervention, le responsable du conseil régional a mis en exergue l'accompagnement que mène cette institution au niveau des projets micro-entreprises, de la protection juridique des produits du terroir, en particulier l'arganier, le safran, la figue de barbarie, de la rose. Cette démarche fort ambitieuse, précise-t-il, nécessite beaucoup de volontarisme, de méthodologie et de technologie. Cet effort qui devrait être déployé de concert par tous les intervenants dans le domaine, notamment le réseau associatif qui, ce matin même, s'est organisé en association fédératrice pour affronter dans la synergie les contraintes et les entraves rencontrées. Ce séminaire qui vient à point nommé a permis donc l'échange autour des cet aspect touristique d'envergure qui draine, de plus en plus, une clientèle croissante. Le lendemain, tous les participants à cette rencontre de communication et de mobilisation se sont rendus dans les lieux du site d'Immouzer Ida Outanane pour mettre le point de visu sur les potentialités dont regorgent ces zones attractives. Il faut dire enfin que ce second forum initié par la délégation régionale de tourisme s'insère parfaitement dans un souci de diversification des produits touristiques de l'une des destinations prisées du royaume où se côtoient mer, montagne, oasis, désert, verdure, neige…C'est dire que tous les goûts peuvent y trouver leurs comptes. S.EA Libre opinion Enseignements du mouvement du 20 février (Nous livrons aujourd'hui la seconde partie de notre camarade H. Amalo. La première partie étant publiée dans la précédente page hebdomadaire d'Agadir, mardi dernier) A-t-on un recul suffisant et avisé pour anticiper et mettre en place des palliatifs aux comportements imprévisibles des mouvements de foules ? Avons-nous tiré les leçons des « insurrections » du campement Akdim- Azik à Laâyoune, précédés par ceux de Sidi Ifni...? Avons-nous le courage d'avouer que nous avons raté l'essentiel de la gestion des grands dossiers politiques, économiques et sociaux de notre pays, puisque, la sécurité a cédé le pas à l'insécurité, l'enseignement souffre de plusieurs maux en allant de la qualité des programmes, aux problèmes des enseignants en passant par l'absence presque totale des moyens adéquats pour une formation et une éducation nationale digne des générations du 21e siècle ? Les disparités des salaires et le creux qui séparent les gros émoluments des petits ; le traitement des affaires relatives aux actes de terrorisme de Casa, du groupe Belliraj, des Salafistes etc., le malaise exprimé à travers les territoires par les éléments de la Protection civile le 20 Avril dont certaines revendications seraient légitimes et nécessitent de la part du Ministère de tutelle une écoute, une enquête approfondie et des solutions équitables. L'absence de dialogues francs et réalistes témoigne du manque du professionnalisme dans le traitement de pareilles situations. Est ce le vide conséquent des départs volontaires à la retraite de hauts cadres qui est à l'origine de cette lourdeur de l'administration, chargée d'exécuter la politique de l'Etat ? Est-ce que nous sommes en face du principe que «personne n'est indispensable» ? Tout cela couvait dans l'âme des citoyens et les parties politiques qui devaient jouer un rôle modérateur et de courroie de transmission entre les organes de l'Etat et les populations, ont été minés, discrédités et muselés pendant longtemps car la consolidation d'un front intérieur était la raison d'état contre laquelle personne ne pouvait réagir sous peine d'être poursuivi de crime contre les intérêts suprêmes de la Nation. Ceci existe en nous et nous interpelle tous à plus de cohésion et de perspicacité pour défier et vaincre les ennemis de notre démocratie fragile. Que peut- on faire devant cette nouvelle façon de communiquer ? Malgré la gravité des problèmes, et les incidents qui se sont produits (voir supra) les réponses aux doléances du Mouvement du 20 Février dans le discours du 9 Mars adressé à la Nation, et les mesures d'accompagnements immédiates, décidées étaient de nature à impliquer toutes les composantes de notre société et les institutions gouvernementales dans ce train de changement et à ouvrir un dialogue responsable avec les partis politiques, les syndicats ; les jeunes du mouvement ; par l'organisation des tables rondes télévisées ou radiodiffusées, par l'insertion d'articles dans la presse nationale et régionale ; par des discussions sur tous les chantiers de réformes, dont l'élaboration d'une nouvelle constitution est le point de départ auquel tout le monde aura contribué en faisant connaître ses visions par écrit et verbalement à la commission ad ‘hoc investie de la mission de rédaction du texte de la constitution. L'objectif de ce travail est de satisfaire les aspirations des nouvelles générations pour construire un Maroc fort par son Régime Monarchique ; par ses institutions étatiques et enfin par sa justice, base de la pérennité et des vertus d'une bonne citoyenneté. La sortie le 20 mars dernier du mouvement dans la rue, était une occasion de transmettre des messages forts relatifs à l'inexistence de liens avec les partis politique malgré les insinuations de certains extrémistes à vouloir s'accaparer de cette opportunité idéale pour atteindre leurs objectifs inavoués. De plus l'occupation de l'espace publique, était basée sur le respect des valeurs fondamentales de notre société dont la monarchie, l'intégrité du territoire l'unité et la dignité des marocains, le nationalisme, les symboles des liens séculaires qui nous unissent avec notre Roi, sont au cœur de nos spécificités et de notre originalité qui fait que nous somme loin des contagions des pays avoisinants. D'ailleurs le 24 Avril et venu confirmer l'esprit de cohésion qui existe entre toutes les sensibilités de notre Société et la symbiose qui existe entre Le ROI et LE PEUPLE MAROCAIN et démontre que nous somme tous solidaires et unis pour renverser les séquelles du sous développement, combattre l'asservissement et toutes les formes des inégalités, lutter contre la marginalisation, l'intégrisme et la précarité, pour instaurer la moralisation de la vie publique… Remarquons avec satisfaction lors des sorties qui ont suivi le 20 Février que celles-ci ont été marquées par une contribution des organes de la sécurité, à la réussite de ces manifestations à travers toutes les villes du Royaume grâce à l'enseignement tiré des dérapages précédents, et de l'anarchie que subissent à ce jour les populations voisines, victimes de la dictature de leur régime et de l'absence de repères politiques et de personnages charismatiques capables de recevoir , traiter et traduire dans les faits les doléances diversifiées des jeunes ayant eu le mérite de lancer les changements mais sans penser sur ce que pourrait être le lendemain. A suivre… Hassane Amalo A chaque jour suffit sa peine La caidat de Drarga, à une dizaine de kilomètres au sud-est d'Agadir a été agressée, vendredi dernier soir, par des manifestants du douar Oualhourri de la commune rurale de Drarga. Une attaque virulente provoquant des dégâts, est survenue suite à la démolition des constructions anarchiques dans le douar en question. Une vingtaine d'arrestations, des marches et sit-in, ainsi que des négociations du président communal avec des représentants de la société civile, dimanche dernier dans la matinée ont caractérisé ces incidents. Une situation déplorable qui nécessite beaucoup de prise de conscience, à l'image d'un conseil de la commune en mauvaise posture, à cause de sa gouvernance défaillante, au point que nombre de conseillers s'apprête à présenter sa démission.