Ils étaient environ 5000 professionnels de la pêche côtière qui se sont manifestés, mardi dernier à l'entrée nord du boulevard Mohamed V à Agadir. Ils sont venus de plusieurs villes du pays, notamment d'Agadir, de Sidi Ifni, Tarfaya, Tan Tan, Laâyoune, Dakhla, à l'appel de sept institutions représentatives de ce secteur vital. Après les maints sit-in observés devant le siège de la Wilaya de la région Souss Massa Drâa et dans l'enceinte des ports respectifs, il y a quelques temps, les manifestants montent encore au créneau en scandant haut et fort ce qu'ils appellent « situation calamiteuse ». Ils comptaient ponctuer leur marche à la Wilaya, comme ils avaient prévu, mais, selon leurs déclarations, ils prétendaient avoir été « interdits » de faire ce circuit à terme. A croire leurs avances, ils se plaignent de ce qu'ils qualifient «d'exclusion et d'indifférence» concernant leurs revendications multiples. Leurs doléances, affirment-ils, sont constamment ignorées par le ministère de tutelle et les administrations concernées, à tel point que les plaignants n'ont trouvé d'autres issues que de se lancer dans de tels mouvements répétitifs. Dans le même ordre d'idées, ces débrayages constituent une véritable entrave au bon déroulement du secteur qui souffre, d'après les marins, de plusieurs maux préjudiciables, particulièrement la corruption, le clientélisme, la triche sévissant sans scrupule dans les divers départements de la pêche maritime. L'absence de dialogue entre les professionnels et les institutionnels accentue encore de plus belle ces préjudices, ce qui multiplie les appels aux grèves par lesquels, on réitère la nécessité de la déclaration publique des quantités de captures, de la lutte contre les ressources détournées, le réemploi des pompes de décharge de poisson destiné à la farine dans le port d'Agadir, l'arrêt de location des bateaux destructifs étrangers, la révision des cahiers de charge des caisses de plastique, l'augmentation des tarifs du poisson consacré à la transformation…Tout en exigeant une concertation responsable avec le département de tutelle, les professionnels réclament la suspension du travail jusqu'à ce que les problèmes en suspens soient régularisés, notamment ceux inhérents aux caisses en plastique. Il est également question de rediscuter certaines dispositions qui ont trait au plan Halieutis, en particulier la décision ministérielle 3279/2010 qui, à l'avis des professionnels, est à l'encontre des intérêts de la petite pêche pélagique. Les revendications des professionnels ont pareillement touché les agréments de propriété ou de location de bateaux dont la contenance, à leurs yeux, ne devrait pas dépasser 150 tonnes, tout en annulant les autorisations délivrées en 2004, aux bateaux dont la longueur déborde les 30 mètres et en affrontant les gros bateaux étrangers qui pillent sans merci les ressources halieutiques territoriales. Il faut dire enfin que le débrayage de mardi dernier a connu une présence massive des services d'ordre qui ont sillonné les lieux de la manifestation, sans pour autant, intervenir aux abords des manifestants.