Après deux jours de grève, les armateurs de la pêche côtière décident de prolonger de trois autres jours leur débrayage, pour protester contre «les caisses en plastique». Les armateurs et marins de la pêche côtière de Dakhla durcissent le ton pour faire prevaloir leurs revendications. Après les deux jours de grève, observées durant les 31 janvier et 1er février, à l'appel de leur syndicat affilié à la CDT (Confédération démocratique du travail), ils ont décidé de prolonger leur débrayage de 72 heures : «les 48 heures de grève n'étaient qu'un avertissement», explique Abdelmounaîm Labbardi, membre du Syndicat des armateurs et marins de la pêche côtière de Dakhla, qui se félicite du succès massive de la grève. «Le taux de participation aux deux premiers jours de grève était de 100%. Les 70 bateaux sont immobilisés», poursuit-il. Les grévistes ont également observé un sit-in devant la délégation régionale de pêche à Dakhla. Quelles sont leurs revendications? Ils protestent contre les conditions défavorables à l'application de l'obligation d'utiliser les caisses en plastiques. «Nous ne sommes pas contre la modernisation du secteur ni contre l'utilisation des caisses en plastique. Mais il faut d'abord mettre en place les conditions nécessaires à l'application de cette décision. D'abord, nous contestons le caractère unilatéral de la décision. On nous ne a pas associés à ce projet. Ensuite, les conditions d'application de cette mesure ne sont pas encore réunies. L'infrastructure nécessaire n'est pas encore mise en place», déplore ce syndicaliste. Ce dernier soulève la problématique de l'approvisionnement en glace. Des sardines à 3 DH D'après Abdelmounaîm Labbardi, les deux unités de fabrication de glace de la ville de Dakhla ne répondent pas aux besoins des bateaux. «Chaque bateau a besoin de 4 tonnes de glace quotidiennement. Certes, une troisième unité est en cours de construction à Dakhla. Toutefois, elle sera insuffisante». Le Syndicat des armateurs et marins de la pêche côtière de Dakhla met en garde contre les conséquences de l'application de l'obligation d'utiliser les caisses en plastique. «L'utilisation des caisses en plastique menace le travail des employés. Plusieurs employés seront mis à la porte car avec l'utilisation des caisses en plastique on se passera de la main d'œuvre, qui assurait jusqu'à ce jour le chargement des poissons dans les camions». Autre revendication mise sur le tapis : la vente des caisses en plastique à un prix abordable. Par ailleurs, les grévistes réclament l'augmentation du prix d'achat de la sardine à 3 DH au lieu de 2 DH appliquée à Dakhla. «A Laâyoune, la sardine est vendue à 2,80 DH, note-t-il. Alors qu'à Dakhla, on applique le prix de 2 DH».