Comme annoncé précédemment, la section locale d'Agadir du PPS a organisé, samedi dernier, à l'amphithéâtre de l'Ecole Nationale de Commerce et de Gestion (ENCG), une conférence sous le thème central « Problématiques de l'adéquation de l'éducation et de la formation avec les exigences du marché de l'emploi ». Cette rencontre de communication à laquelle était présente une assistance de plus de 500 personnes, composées notamment de cadres, d'intellectuels, d'enseignants chercheurs, d'étudiants…, a été animée par Mohamed Nabil Benabdallah, secrétaire général du parti, Amine Sbihi, membre du bureau politique et Noureddine Benkhalil, directeur général adjoint de l'Agence Nationale de la Promotion de l'Emploi et des Compétences (ANAPEC). Après avoir salué cette large audience, exprimé au nom du parti, de vives condamnations contre l'attentat abject de Marrakech, tout en présentant aux familles des victimes de cet acte terroriste des sentiments de compassion et réitéré la détermination du Maroc à poursuivre le processus des réformes, Saoudi El Amalki, coordinateur du PPS de la région Souss Massa Drâa, a donné la parole à Adellatif Moukrim, vice-président de l'université Ibn Zohr d'Agadir pour rééditer des expressions de bienvenue dans cet établissement universitaire à cet imposant parterre. De son côté, le dirigeant du parti, Nabil Benabdallah, a surtout insisté, de prime abord, sur l'importance de ces mouvements actuels qui caractérisent la scène politique et sociale, en tant que nouvelle sécrétion enchainante des actions protestataires antérieures. Le plus important, poursuit l'orateur, réside en l'interaction de ces résurrections d'une manière positive, au service du pays et aux attentes des jeunes en matière de justice sociale, de dignité, de démocratie, des valeurs auxquelles nous aspirons tous…Les questions de la formation et de l'emploi se placent, en fait, au cœur des mouvements actuels et nous interpellent tous à trouver des formules innovantes et adéquates en direction des jeunes. En effet, précise l'intervenant, au regard de cette bouillonnante effervescence, la révision constitutionnelle constituera, sans contexte, un outil introductif pour des changements dans maints domaines. Dans ce sens, enchaine-t-il, la régionalisation avancée permettra, sans doute, de mieux gérer la chose éducative et universitaire, à contribuer à secréter des élites authentiques, à assainir les institutions…Néanmoins, cette nouvelle donne ne peut s'accomplir sans la participation des jeunes et des intellectuels aux prochaines consultations électorales dans le but de barrer la route devant les opportunistes et les faussaires de la démocratie et de rompre avec les conduites rétrogrades. Il va donc falloir assurer la qualification des ressources humaines, susceptibles de combler tous les espaces et garantir la formation des compétences politiques fortes. Pour Amine Sbihi, le pays est censé s'impliquer dans le nouveau projet sociétal dont l'éducation demeure la clé de voûte. Par la suite, il constate que le rôle classique de l'enseignement s'est contenté à l'apprentissage, au lieu de l'encadrement et l'amélioration des curricula pédagogiques, en précisant que le pays attendu plus de cinquante pour généraliser la scolarité des enfants de 6 et 7 ans. Après avoir passé en revue les diverses statistiques relatives aux étapes de scolarisation, l'intervenant conclut que le niveau de l'école marocaine a beaucoup régressé, en l'absence d'un système d'évaluation de l'école et de l'université. Le décrochage scolaire et le redoublement dépendent, indique-t-il, de la précarité, notamment dans le milieu rural, alors que les postes de travail déclarés ne sont pas exacts, au vu des nombres des retraités et de départs volontaires. L'école de la qualité est donc un slogan qui nécessite des efforts et des opérations volontaristes considérables, tout en octroyant davantage d'attributions aux académies et incitant les élèves à accompagner les réformes. Pour sa part, Noureddine Bekhalil s'est focalisé sur l'importance du capital humain auquel se sont intéressés les pays développés. Des nations comme le Japon, le Norvège ou encore la Suède ont axé leurs efforts sur la formation, même après l'emploi pour s'émanciper. L'Etat devrait assumer sa responsabilité en ce qui concerne le préscolaire qui reste un atout majeur pour l'enseignement postérieur. Dans un autre registre, le responsable de l'ANAPEC estime que l'économie marocaine est basée sur les services et la sous-traitance, ce qui montre l'importance du rôle de l'université au niveau de la recherche scientifique et la créativité, à condition que l'Etat mette en place les conditions nécessaires. La promotion de l'emploi est alors une nécessité économique et sociale et l'investissement devra toucher les volets pouvant créer les opportunités de travail, car celles qui abondent aujourd'hui n'exigent pas de grandes aptitudes de formation. Plus de 39% de postes d'emploi, dit-il, se trouvent dans les secteurs non structurés et, de ce fait, non déclarés à la CNSS, tandis que le SMIG est le plus important, après l'Afrique du Sud comparativement à plusieurs pays…Ces interventions ont constitué, par la suite, une plate-forme d'un long et profond débat de la part d'une trentaine d'intervenants dans la salle.