Poursuivant sa série des activités ramadaniennes, la section locale du PPS à Agadir a organisé jeudi dernier à la salle de la jeunesse et sport une rencontre sous le thème «Le système scolaire marocain et les exigences de l'heure». Saoudi El Amalki, membre du Comité Central du parti, a encadré cette rencontre. Devant une assistance intéressée, Aziz Chellay, membre du bureau de la section a ouvert les débats en mettant l'accent sur l'importance de ce sujet qui coïncide avec la rentrée scolaire et la journée mondiale de l'enseignant, fêtée le 5 octobre de chaque année. La casse du PAS Par la suite, la parole fut donnée à S. El Amalki qui, de prime abord, précisa que la question de l'éducation et de la formation s'insérait dans le sillage des départements publics et sociaux restés marginalisés des décennies durant à cause des politiques de paupérisation longtemps suivies par les décideurs antérieurs. Ces choix antipopulaires dictés par les institutions monétaires mondiales ont conduit le pays dans l'impasse, particulièrement dans les domaines de l'enseignement, la santé et l'emploi. Depuis l'avènement de l'alternance qui coïncidait avec la mise en place de la Charte nationale de l'éducation et la formation, on tentait de sortir le secteur de l'enseignement de la crise, avec la volonté manifeste de la plus Haute Autorité et le gouvernement, considérant la cause de l'éducation comme étant la seconde après l'intégrité territoriale. En effet, la Charte, poursuit l'intervenant, s'est attelée aux six grands axes de cette réforme à savoir la généralisation de la scolarité, l'organisation pédagogique, l'amélioration de la qualité, les ressources humaines, la gestion et management et enfin le partenariat et le financement. Quel bilan peut-on faire des premières échéances contenues et arrêtées dans la décennie de la Charte ? Tout le monde s'accorde à affirmer, vu les constats et les chiffres enregistrés, que les réformes connaissent des retards déconcertants en matière de la qualité de l'enseignement, des déficits en termes d'infrastructures, d'équipements et de ressources humaines. Tout d'abord, indique l'intervenant, depuis 1998, le département a souffert, au niveau du ministère même, de l'instabilité puisque pas moins de trois ministres s'y sont succédé, en plus de l'empiétement et du changement d'appellation. Ce chamboulement n'a guère favorisé le démarrage du secteur à la date précitée, qui pourtant, s'annonçait fort salutaire. Académies bureaucratiques Dans le même contexte, l'intervenant a évoqué la problématique des académies régionales. Certes, l'organigramme de ces nouvelles instances décentralisées délègue maintes prérogatives en terme de l'autonomie financière, fonctionnelle et administrative. Cependant, au plan de la pratique, l'on constate que des contraintes se font ressentir au niveau des relations services centraux/services académiques. Les démarches procédurales ne suivent guère et la lenteur administrative prédomine, à l'image des conseils d'administration des académies qui ne se tiennent qu'en fin d'année scolaire (mois d'avril). Ce retard incompréhensible se répercute négativement sur les questions budgétaires car la conclusion des marchés ne peut se faire qu'après l'adoption du budget au C.A. Les constructions scolaires en pâtissent alors et les rentrées scolaires s'effectuent souvent dans la débandade et l'improvisation. Par la suite, l'intervenant s'est focalisé sur les principaux revers que connaît actuellement le système scolaire marocain dont : * Les retombées fâcheuses de la politique de l'exclusion dont a souffert l'enseignant depuis des décennies. * L'instabilité des programmes (choix des langues : arabe puis français) notamment en ce qui concerne les matières scientifiques et techniques. * Le fait de confier l'enseignement à plusieurs instances qui interviennent explicitement ou tacitement. * En dépit du fait d'avoir considéré l'enseignement comme étant la priorité des priorités, on continue à le priver des moyens suffisants et à exclure les enseignants de la promotion salariale et des motivations professionnelles et sociales adéquates. Après cet exposé, plusieurs intervenants ont pris la parole pour donner leurs points de vue sur cette problématique d'une grande acuité. Cette activité sera suivie par une autre tout aussi importante intitulée : «l'amazighité : bilan et perspectives» encadrée par Mohamed Salou, membre de l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) et qui aura lieu ce mardi 10 octobre à 21 h à la salle de la Jeunesse et Sport, sise sur l'Avenue Hassan II.