Le feuilleton des femmes médecins spécialistes mariées, qui refusent de regagner leur poste d'affectation sous prétexte que la ministre de la Santé, Mme Yasmina Badou, ne veut rien entendre, rien comprendre à leurs doléances qui consistent, entre autres, à les affecter auprès de leurs enfants et de leur mari. Ce feuilleton à la Mexicaine remonte à 2007. A ce jour rien de nouveau, aucune éclaircie ne pointe à l'horizon, les femmes médecins spécialistes mariées sont désespérées, leurs salaires sont bloqués depuis 2009. Elles ont organisé un sit-in de protestation devant le ministère de la santé le Jeudi 7 Avril 2011 pour tenter d'infléchir un tant soi peu la décision ministérielle. En réaction à ce sit-in, la ministre de la Santé Mme Yasmina Badou a tenu à rappeler que son département ne saurait accepter de faire du favoritisme concernant les affectations des jeunes médecins nouvellement recrutées. Les affections de ces mêmes médecins spécialistes au niveau des différentes régions du Maroc, répondent à un besoin essentiel qui vise à combler un vide, à remédier aux déficits qui sont enregistrés depuis des années. Ces affectations visent aussi à harmoniser l'accès aux soins des populations, dans les différentes régions du Maroc. Aussi, le fait d'être une femme médecin ne doit-il pas être une raison invoquée pour refuser ces postes. Dans un sens, on peut et on se doit de défendre les arguments de Mme la ministre de la Santé. Il est inconcevable, injuste et antisocial que des régions soient privées de médecins spécialistes au moment où il y a une pléthore de ces mêmes médecins au niveau des hôpitaux des grandes villes comme c'est le cas aujourd'hui à Casablanca, Rabat, Fès, Marrakech…Mais, il y a un mais, ces affectations doivent être démocratiques, c'est-à-dire qu'elles doivent être appliquées à toutes et à tous sans aucune exception. Est-ce le cas ? N'a-t-on pas privilégié un tel parce qu'il est le fils de telle députée ? Par ailleurs, il faut mesurer les retombées qui découleront de la séparation d'une mère de ses enfants en bas âges. De même qu'il faut prendre en considération le devenir de ces couples que l'on éloigne, que l'on sépare du jour au lendemain, des couples que l'on déchire, pour nous ce n'est pas une sage décision. Ces femmes ont le droit de vivre normalement et tranquillement, la ministère de la Santé se doit de penser, de réfléchir à une approche plus humaine qui consisterait à affecter des médecins spécialistes célibataires, à les motiver et à leur garantir des conditions de vie adéquates. Il y a aussi la solution qui consiste pour chaque médecin à effectuer une période (1 ou 2 ans ) dans une région ou zone où il y a une pénurie de médecins spécialistes, une sorte de service médical obligatoire pour tous sans exception aucune. Cet engagement doit être pris par les uns et les autres en connaissance de cause, comme cela, il n'y aura pas de surprise ou de refus et les diplômes seront remis après ce service médical obligatoire qui sera l'égal du service militaire en quelque sorte, un devoir national que chaque médecin devra accomplir avec dévouement pour le bien de la patrie.